Matin de Pâques

La maison dort encore plus fort que d’habitude à cause du changement d’heure. Trois générations sont rassemblées. La dernière est représentée par une petite fille qui nous fait beaucoup rire mais se refuse encore à marcher alors qu’il serait temps de le faire. Rassemblement de tendresse, de jeux, de rires, de bons repas et de vins judicieusement choisis…mais c’est surtout le matin de Pâques et nous irons dans quelques heures nous réjouir de ce jour béni pour les hommes.

Une image me revient presque toujours en me mémoire le matin de Pâques : c’est l’une des faces d’un chapiteau de Mozac que je faisais visiter pendant mes vacances lorsque j’étais jeune homme. Les soldats endormis devant le tombeau vide représentés par un artiste inconnu (mais tellement remarquable !) de ce moyen âge qu’on veut toujours nous définir comme obscur. C’est de cette époque que datent  mes premiers émerveillement concernant cette époque. Je racontais ce chapiteau à mes visiteurs en suivant l’évangile : les femmes qui se rendent au tombeau avec les vases pour embaumer, les soldats endormis devant le tombeau vide, l’ange qui les avertit du sens de cette disparition. Je détaillais ensuite chacun des autres chapiteaux encore en place dans l’église et parfois rehaussés de couleurs. Je m’émerveillais de la connaissance des fidèles de l’époque qui devaient connaître ces scènes bibliques ou évangéliques sur le bout des doigts.

Cette église est trop peu connue qui me fit découvrir tout cela ainsi que la merveilleuse spiritualité de Saint Benoît et les merveilleuses leçon de sa règle.. Mais tout cela est très souvent présent dans ma mémoire et nourrit mes réflexions.

Il ne fait pas beau…hélas ! Le temps n’est pas au rendez-vous de notre joie. Patience ! Mais le bonheur de cette Résurrection est là, bien présent.

J’ai parfois un peu d’angoisse en mesurant la somme des petits ou grands bonheurs que le quotidien m’a offert, en tous cas ceux que j’ai su apercevoir. Je me demande si je n’ai pas pris une sorte « d’avance » sur l’éternité ….mais j’ai confiance.

Bonne Pâques à toi, ami lecteur. Si tu partages ma foi, tu comprendras mon enthousiasme. Sinon tu te réjouiras avec moi sans bien mesurer toutes les raisons de ce bonheur, simplement par contagion.

Passe un bon week-end ! Je t’embrasse.