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et pourquoi ne pas le dire ?
28 septembre 2012

Un gentil petit cochon

Mon cher Antoine,

 

Il y a déjà longtemps que je ne t'ai pas écrit. Mais ces derniers jours j'ai bien pensé à toi. Tu te souviens du mouton que tu as avais dessiné pour le Petit Prince. Et bien, si mon histoire est un peu différente elle a quelques ressemblances et c'est pour cela que je me fais plaisir à te la raconter.

"Papa, la semaine prochaine, c'est l'anniversaire de notre grande fille. trois ans déjà. On fera une petite fête et on rassemblera plein d'amis. Il y en aura de plusieurs pays, de plusieurs langues et on aimerait leur faire une petite fête comme celle que nous avions quand nous étions petits. il y aura plein de jeux mais le clou de l'après midi sera le jeu de la queue du petit cochon. J'aimerais bien que vous me dessiniez un petit cochon un peu drôle..et sans sa petite queue en tire-bouchon".

C'est ainsi que tout a commencé.

C'est la que tout à coup j'ai réalisé qu'il y a avait bien longtemps que je n'avais plus tenu un crayon pour autre chose que dessiner, des murs, des toit, des pièces à retaper, des meubles...mais plus rien pour le plaisir du dessin. J'ai recherché dans ma mémoire à quoi pouvait ressembler un petit cochon rigolo. Il fallu qu'il fut bien rose, bien gros, qu'il ait l'air de sourire. Alors j'ai cherché des idées, des modèles. J'ai exploré tous les livres d'enfants. Je suis allé voir sur internet. Aucun modèle ne me satisfaisait. Allais-je laisser ma fille et ma petite fille sans réponse ?

Je me trouvais les doigts gourds, lourds et malhabiles : ils faut dire qu'ils manipulent plus souvent la truelle ou la masse et qu'ils n'ont plus trop l'occasion de la souplesse. Je commençais à douter de moi-même. Plusieurs jours s'étaient écoulés et aucun cochon digne de ce nom qui ne me donne satisfaction.

J'essayai le soir, ou le matin très tôt quand la maison dort encore. Mais la journée je continuai à travailler, tracassé par cette mission impossible.

Un matin, j'étais en train de redresser un mur de plâtre. J'étais blanc de poussière et de plâtre mélés quand j'entendis un petit cri, une petite voix. C'était la petite souris, que les plus anciens lecteurs de ce blog connaissent peut-être, qui se moquait gentiment de moi.

"Te voilà, lui dis-je, où étais tu passée de tout ce temps où je ne t'ai plus vue ?". Là, ce fut elle qui tout à coup palit. Elle me raconta une histoire de petit mulot, si beau,... si beau, qui lui avait fait la cour et qui avait réussi à l'entrainer bien loin. "Mais ce fut, me dit-elle, une aventure bien décevante. Il s'avéra être un goujat "et je  suis très vite passé de l'état de princesse de ses rêves à celui de servante. Alors je fis ce qu'on fait dans ce cas. J'oubliai mes rêves, j'allai de l'avant et je revins vers l'endroit où je savais trouver de vrais amis. Et c'est pour ça que je suis là....mais là n'est pas la question. Dis-moi ce qui te tracasse. "

Je lui racontai à mon tour mon incapacité à dessiner ce petit cochon rigolo et j'imaginais la fête de mes deux princesses sans lui : une catastrophe !

Elle reprit :"Tu t'y prends mal, me dit-elle, Ton petit cochon, tu veux le créer alors qu'il existe déjà quelque part. Laisse le venir tout seul. D'ailleurs pour te faciliter la tâche je vais te présenter le mien, mon ami de toujours (car les petites souris sont très amies avec les cochons, elles aiment les porcheries pleines de cachettes et où les chats n'aiment pas s'aventurer)."Et elle fila. Quelques minutes plus tard elle revint avec avec un beau petit cochon, gras, rose et dodu à point, gentil et rigolo. Il ne me resta qu'a lui demander son nom. "Pigou" me dit-il c'est un nom international. Puis nous avons parlé de tout, de la région, de la montagne, des cochons maigres de plein air qu'on trouve dans mon pays natal. je lui parlai de mes princesses, de ma tristesse qu'elles soient si loin et du bonheur de les voir à l'écran. La dessus la petite souris s'en méla et je m'apercus que le plâtre avait pris dans son auge. J'étais agacé...mais pas trop. Mais il fallait reprendre et je leur donnai congé.

Je ne sais pas pourquoi la sute de la journée le travail devient tout à coup si léger, ...si léger.

Le soir je n'eus ucune peine à dessiner Pigou. Il semblait guider ma main. Je scannai vite mon dessin, l'envoyai par delà les mers par la magie d'Internet. Un gentil Papa fit jouer la table à dessin de son entreprise et Pigou devint réalité.

Si je te raconte tout ça, mon cher Antoine, c'est parce qu'à chaque fois que je pense à un enfant, à un adulte et à un gentil animal, je pense à toi et je me dis que tu es parti bien trop tôt et qu'à l'endroit mystèrieux où maintenant tu erres ça te fais un peu de distraction.

Merci encore d'avoir été là.

Un de tes plus fidèles admirateurs,

 

Jacques

 

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Commentaires
M
regardez, il est la <br /> <br /> http://famillepicart.canalblog.com/
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M
et qu'elles etaient contentes ces princesses. Merci Papa, c'etait le meme petit cochon que quand on etait petits, en mieux...!
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H
Aujourd'hui , et puisque c'est votre mot préféré, je le réécris, aujourd'hui, on m'a raconté une hsitoire tres attendrissante , une histoire de princesse et son petit Pigou ! <br /> <br /> <br /> <br /> Le petit Prince comme nombre d'entre nous peut être est véritablement mon livre de chevet. Le fameux joli Pop Up , en fait est sur le chevet d'un de mes deux kids et on s'en raconte régulièrement des morceaux à plusieurs voix.
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B
Quelle jolie petite histoire... nous revoilà avec cette gentille souris si serviable. Nous conterez vous le sourire de la petite princesse découvrant son Pigou? Amitiés Monsieur Jacques vous qui dîtes si bien les choses...
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C
C'est impressionnant cette intimité que vous avez avec les grands de la littérature, je me sens toute petite soudain...Jean de la Fontaine, Hercule Savinien et maintenant le grand Saint Exupéry: la petite Princesse demandant "s'il te plaît, dessine moi un cochon"...j'aime cette version moderne et décalée de mon histoire favorite. Et les personnages de votre florilège ont toujours la même force émotive. Merci cher Jacques, il me plaît d'avoir appris que votre mot préféré est "aujourd'hui".
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et pourquoi ne pas le dire ?
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