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et pourquoi ne pas le dire ?
29 mai 2014

Trois petits pas...

...pour un tout petit homme haut comme trois pommes. Trois petits pas pour un numéro trois.

Tu marches. Tu souris. Tu avances. Petit derrière en arrière et petit ventre rond en avant. Tu marches. Tu souris. On te regarde. Une pirouette et tu te laisses tomber sur le sol moelleux d'une salle de jeux.

Trois pas qui vont précéder je ne sais combien de millions, ou de milliards peut-être, de petits puis de grands pas.

Trois petits pas qui sont les premiers de cette vie où tu as déjà appris tant de choses.

Tu reconnais maintenant bien le monde qui t'entoure, ceux qui t'aiment, tes deux grandes soeurs qui te prodiguent déjà mille soins et autant de caresses. Tes parents qui  veillent tendrement sur toi, qui déjà t'expliquent les "oui" et les "non" de ce monde qui t'entoure.

Tu en feras bien d'autres de ces pas, petit homme. Certains seuls, d'autres en tenant par la main d'autres douces personnes, peut -être même quelques uns en mettant ta petite main douce et ronde dans la main plus lourde d'un homme façonnée par l'âge et le travail.

Aujourd'hui ces premiers pas tu les fais dans un monde étrange  de sols en béton, fabriqués par les hommes, ou celui plus doux de la "playroom" de cet immeuble géant de Chine où tu habites en ce moment. Ton but est encore pour quelque temps un objet ou un être que tu chéris ou que tu désires.

Tu devras aussi en faire des pas pour aller à des endroits que tu n'aimeras pas, mais c'est un autre histoire.

Dans quelques jours tu quitteras ces grandes tours, tu monteras dans une étrange machine qui vole dans l'air comme un oiseau, et tu te poseras dans cet autre bout du monde où t'attendent d'autres gens qui t'aiment.

Je serais parmi eux, avide à saisir  trois paires de petites mains, à embrasser ces petites joues lisses et douces à la fois, à écouter ces voix autement qu'à travers une machine et à sentir ces souffles légers.

Vous serez peut-être un peu émus et timides mais pas autant que ceux qui vous attendent et qui se réjouissernt chaque jour de ce beau miracle qu'est la vie.

Puis viendront la parole, le sourire, le contact aussi et très vite la glace sera brisée.

Tu redécouvriras cette maison que tu connais déjà un peu et qui aura changé depuis un an trop long. Tu ne verras plus cette petite boule de poils noirs, remuante et câline à la fois, qui te faisait un peu peur (elle est au paradis des chiens) mais il y a encore le chat qui te fera d'abord un peu la gueule ("quoi ! Je compte pour du beurre ! On invite du monde sans même me consulter !) mais qui très vite viendra cueillir et accueillir tes caresses douces.

Tu goûteras l'eau fraîche qui t'apaisera en ces journées trop chaudes de juillet. Tu marcheras sur l'herbe arrosée, encore un peu humide, de l'eau bienfaisante de ce puits intarissable.

Tu seras un des principaux acteurs des petits spectacles montés par tes grandes soeurs et quelques cousins de passage. Tu ne comprendras pas tout mais tu seras fiers de ces rires qui naissent à chacun de tes gestes.

Tu seras l'occasion de nombreux jeux pour tes oncles et tantes et tous ceux qui comme nous veulent garder leurs âmes d'enfants.

Tu  monteras dans une toute petite charrette attelée à l'antique bicyclette de ton grand père et vous irez ensemble nourrir les canards du bord de l'eau.

Tu découvriras mon village, ma rivière, mes amis les santons qui l'habitent car tu le découvriras les villages de Provence sont peuplés de santons, de petits saints de toutes les jours aux histoires simples et aux coeurs tendres.

Tu entendras un langage chantant aux sons si différents de ceux que tu entends en Chine.

Ton grand père te dira des histoires que certains croient qu'il invente mais qu'il ceuille simplement au fond de sa mémoire.

Il te parlera de Picodon le hérisson, de Silvouplait le petit écureuil, de la petite souris, de la grznde dame et de tnt d'autres encore. Tu trouveras curieux qu'il veuille nommer ainsi chaque objet ou chaque animal. Tu comprendras que c'est parce qu'il attache de l'importance aux mots, ces autres amis qui vivent avec lui en permanence et qui l'entourent d'une ronde folle qu'il est seul à percevoir mais qui le distrait souvent du monde et des préoccupations des hommes.

Tu redécouvriras aussi ta grand mère dont tu n'as pu oublier ni le sourire ni la bienveillance, ni l'attention de tous les instants, ni le soin qu'elle porte avec insistance sur chaque être et chaque objet qui passent dans son coeur et dans sa maison.

Mias pour l'instant, petit d'homme, utilise toute ton énergie pour faire tes premiers pas que chacun d'entre nous guette avec impatience.

Je t'embrasse, petit marcheur tout neuf, et je vous attends tous les cinq, toi le petit chevalier, mes deux petites princesses, tes parents qui veillent sur toi. J'ai hâte de vous avoir à côté de nous. Mais j'ai encore tant de choses à faire pour préparer votre venue qu'il faut maintenant que je vous quitte en vous embrassant.

Et toi ami lecteur qui prendra le temps de ces quelques lignes, tu as le droit sans aucun état d'âme de partager cette affection de chaque instant qui naît et se propage simplement par l'"être ensemble" des gens qui s'aiment. Personne n'est jamais de trop dans cette folle farandole.

C'est aujourd'hui l'Ascension, la direction qui relie Dieu et les hommes, un des jours que je préfère.

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Commentaires
M
J'arrive bien après, je suis sûre que maintenant il marche pour de bon... Et je savoure la joie familiale...
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N
Comme ils sont beaux les premiers pas de ce petit chevalier du bout du monde, rendus encore plus précieux par vos mots choisis avec soin. Bon WE de l'ascension Mr Jacques.
Répondre
et pourquoi ne pas le dire ?
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