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et pourquoi ne pas le dire ?
6 juillet 2014

Attente

On vit depuis vendredi sous la menace d'orages qui se transforment le soir en grosses pluies à l'heure ou elles ne menacent plus le bon déroulement du travail.

Le week end a été plein des bruits épars des préparatifs qui annoncent l'arrivée de ceux qu'on aime. On a dès vendredi soir récupéré l'aîné des garçons, le docteur qui est marin aussi. Il a pour un petit mois laissé bateau , patients et équipage et nous serons donc tous ensemble quelques jours. Déjà nos petits chinois sont en France et, comme les tout petits enfants que nous vous été et que nous ne voulons pas oublier d'être, nous comptons les jours et bientôt les heures qui nous séparent de leur venue. Il règne alors parmi nous d'étranges mouvements , de curieux conciliabules. On parle déjà d'eux. On s'apprête. On se prépare au bonheur d'être réunis.
Il m'arrive de penser que le bonheur est presque plus grand de l'attente et du souvenir que de l'instant même. Je ne suis pas très à l'aise lorsque le bonheur passe. Je n'ai pas l'art de le saisir. Je sais mal montrer mon enthousiasme. Je suis toujours un peu en retrait. Et pourtant je l'attends. Je le guette. Je me dis que cette fois sera la bonne et que mon bonheur sera visible.
Ce n'est ni l'intention, ni l'effort qui manquent, ni les préparatifs. Ce qui fait défaut c'est le bon geste, au bon moment.
La semaine restera pour moi une semaine de travail. Heureusement mon garçon la semaine dernière, et demain mes deux garçons me donneront la main et ainsi le travail sera plus doux, moins rude, plus efficace. Je retrouverai mes gestes dans les leurs. Je serai presque un peu perdu , un peu moins à l'aise d'avoir à organiser le travail de deux gerçons devenus beaucoup plus savants que leur père. Leurs gestes sont plus sûrs et la fatigue leur vient moins vite. Seul une plus grande expérience me fera parfois trouver plus vite qu'eux dans la mémoire le chemin, le moyen , l'artifice pour résoudre un nouveau problème.
Ce matin, à la messe, j'ai ressenti ce grand bonheur de partager en famille ce fil secret qui nous relie au ciel. Une petite dame avec trois hommes : deux jeunes et solides, le troisième un peu moins vaillant mais tellement fier des siens. Demain s'ajouteront deux belles jeunes femmes et trois petits enfants adorables. Il faudra encore attendre un peu que le dernier, le papa des ces trois petites merveilles, puisse à son tour laisser son travail lointain et venir nous rejoindre et la famille sera rassemblée.
Il y avait pourtant , en pointillé, aussi de la peine à partager : une amie malade, une autre qui s'en est allée ce matin vers un autre Ciel, un autre ami reparti à l'hôpital. Le lot quotidien des joies et des peines. Mais dans ce flot d'émotion tout se conjugue pour donner le flot de la vie, cette merveilleuse dynamique qui fait parfois douter qu'on puisse un jour prétendre à quelque chose d'encore plus beau.
La maison est silencieuse. Personne ne dort encore mais chacun, fatigué a regagné sa chambre et se prépare au sommeil dans ce temps un peu secret ou chacun s'apprête à la nuit.
Pourtant dans ce monde qu'on aime et qui pour nous se résume souvent à notre belle Provence, il y aura longtemps encore ce travail de demain, ce pain qu'il est parfois pas simple de gagner, ces à-peu-près , ces doutes, ces fatigues, ces échecs, ces peines qui troublent trop souvent l'horizon.
Mais foin de ces pensées moroses ! se laisser à nouveau regagner par ce bonheur de demain, par cette douce attente, par ces petits bras doux et ces sourires rendus timides par une trop longue absence, par cette simple présence qui nous fait dire : " merci, mon Dieu !"
Et toi, l'ami qui me lit, sache que dans ce flot de pensée bienfaisante, il y a une place pour toi.

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Commentaires
A
Je vous souhaite, Jacques, de doux moments auprès de ceux que vous aimez et qui vous aiment. Ils ne resteront pas longtemps timides ces petits bras qui se tendent...Ils trouveront bien vite le chemin de la confiance et de la tendresse partagée. Bel été riche d'émotions et de provision de doux souvenirs... Bien à vous. Annie
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N
Comme toujours, Mr Jacques, vos mots me touchent. Vous qui pensez ne pas savoir montrer votre joie ou vos sentiments, détrompez-vous, dans vos écrits ils me serrent souvent la gorge, et je pense que dans vos comportements, vos proches les ressentent très fortement. Profitez bien de ces moments de bonheur qui vous sont donnés ces jours-ci.
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et pourquoi ne pas le dire ?
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