22 décembre 2014
Petite promenade d'un dimanche soir en attendant Noël
Attendre que la nuit tombe. Vérifier que le mistral est tombé.
Aller chercher le troupeau d'oies sauvages et l'atteler à la nacelle du char à voiles.
Se munir de vêtements chauds : Une casquette de cuir doublée de belle fourrure. Une paire de gants épais.
Attendre que s'éteignent une à une les lumières des maisons. Crier quelques mots d'encouragements aux oies sauvages et partir dans les nuées.
Laisser là le village. La maison. Les remparts. Le beffroi. Le clocher un peu trop court de la belle église romane.
Monter très haut.
Traverser vite la terre pour aller saluer son fils docteur et marin. Il est enfin rentré d'une longue patrouille et a fait la surprise d'un long coup de fil dans le petit matin. A noël il sera loin et il faudra qu'on attende encore un peu pour le voir.
Revenir en grand vol. Retraverser le monde.
Saluer au passage tous ceux qui sont loin. Tous ces amis éparpillés que parfois on ne connaît même pas mais dont on sait la présence par un drapeau indiquant sur le navigateur de l'ordinateur qu'ils ont la bonté de venir lignes ces quelques lignes. Ils sont des quatre coins du monde, d'Asie, d'Europe, d'Amérique. Dans son char de rêves l'homme est ému de sentir cette chaude complicité.
Au passage saluer ce gendre d'Arabie qui bientôt va nous rejoindre : sa femme, ses enfants et nous pour passer un Noël avec nous. Saluer aussi, au passage, les cousins d'Amérique et du Maroc aussi qui ont passé l'an dernier Noël avec nous.
Puis faire un tour au Ciel, plus haut, pour faire un signe à ceux qu'on a aimé et qui pourrons nous voir quand on pourra seulement les imaginer.
S'arrêter un instant au dessus de Lyon, faire un petit signe aux anges gardiens d'Erwan et à tous ceux de ceux qui l'aiment et qui prêtent leur compagnons à ailes, le temps d'une pensée, le temps d'une prière.
Continuer ce tour, penser à ceux qui souffrent de leur corps, de leur âme ou de leur esprit. Venir dans la douceur et le silence réchauffer d'une présence discrète, ceux qui veillent, ceux qui soignent et ceux qui prient.
Tourner encore et voir nombre de ces amis, de ces frères et sœurs, de ces neveux et nièces, de c es amis aussi.
On croise dans ce ciel plein de belles ombres qui passent. En passant au dessus de la Belgique l'homme peut même apercevoir la trace douce d'une reine discrète qui a, il y a quelques jours, quitté son pays sur la pointe des ailes, après y être restée le temps d'un long sourire. L'homme a un pincement de cœur : un peu sans doute de ce sang belge qui coule dans ses veines. Dans son pays qui souffre de la bassesse et de la médiocrité de ceux qui le gouvernent, il est doux de savoir que des peuples peuvent encore être liés d'affection avec ceux qui règnent.
L'homme continue encore, salue à Paris le fils étudiant qu'il retrouvera demain. Courage, mon fils, travaille encore plus fort à ces longues études qui te feront capable de servir, d'aider, de concevoir demain.
Retrouver son village, passer en revue chaque arbre, chaque chemin, chaque maison. Depuis quelque mois sentir d'autres liens encore plus fort entre sa terre et lui. Le sentiment et surtout l'envie de servir, d'être utile.
Retrouver la maison qui dort. Ceux qui sont déjà là confiants dans la force tranquille de ces vieux murs.
Ramener les oies au bercail.
Remiser le char à voiles.
Retrouver le silence de la maison.
Quitter ceux qui ont eu la patience de le lire....les remercier de ce long moment passé ensemble.
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