Jacques a dit.....

Sous un soleil ardent, dans le pays où le sable est très chaud et où le soleil ne se lasse jamais, trois petits enfants jouent à " Jacques a dit...".

Deux petites princesses. La plus grande à cinq ans. Elle est sage et appliquée. Tout chez elle est retenue et mesure, peut- être même un peu timidité. Elle s'applique à tout, à la danse, à l'amitié, à l'apprentissage des langues dans ces pays lointains et ces ambiances d'expatriés. La seconde, petite souris espiègle, s'adonne tout au jeu et en un instant est capable de  s'envoler dans un pays de rêve. Un petit chevalier, preux et un peu balourd, les accompagne. Il a encore en lui un peu de la gaucherie du bébé. Mais il a de la vie à revendre, de l'imagination, un art de trouver la dernière bêtise à faire. Il est impressionné par ses deux grandes soeurs et s'essaie, débutant à ce nouveau jeu. 

Il y a aussi les poupées, compagnes immobiles de tous leurs jeux, qui sont prises à témoin, grondées, récompensées dans les étranges monologues de ces petites mamans éducatrices. Et le jeu est lancé. Car le jeu c'est la vie chez les enfants des hommes...et chez les hommes aussi, mais les jeux sont souvent plus cruels et les acteurs moins innocents.

C'est vendredi, jour de repos dans ce pays musulman, un drôle de rythme pour ces familles. La maison est dans le silence d'un matin qui commence. Seul le jeu s'entend.

Les phrases se succèdent qui commencent toutes par " Jacques a dit...." Les trois enfants se mettent alors dans des situations cocasses ou difficiles mais le rire ponctue toutes ces postures. 

Tout à coup la plus grande s'avise : " mais..."Jacques" c'est le nom de " Grand- père"! " car ces petits enfants nous appellent "Grand- père" et "Grand-ma". Lui a retenu le "grand-père" un peu solennel que son propre père avait souhaité pour lui. Un choix  inventé pour cet homme qui n'avait connu ni père ni aucun de ses grands pères et qui s'était forgé tout seul la propre image de la paternité. Pour Elle, "Grand-ma" est aussi un hommage à sa mère qu'elle a juste un peu adapté. Tendresse.

Et le jeu alors prend un tout autre tour, parfois un peu iconoclaste. Il les impressionne un peu ce grand-père. Il est grand. Il est fort. Il construit des maisons. En tous cas, il les répare. Si on sait bien y faire il peut même satisfaire quelques caprices d'enfants. Il invente des histoires. Alors l'invoquer ainsi devient si "rigolo". On lui imposera  ses propres exigences. On se moque un peu. On s'attendrit aussi. On invoque. On évoque. 

Et trois petits enfants loin, dans un autre monde, font vivre une présence.

Bien sur que cette histoire n'est pas vraie. Mais la vie est si bizarre qu'elle le deviendra peut- être....un jour

Elle a juste permis , un samedi matin de printemps, sous un ciel si bleu qu'on a presque un peu honte de tant de beauté donnée, et un soleil étincelant, à un homme de rêver. A prendre dans ses bras de petits enfants un peu lointains, mais si tendres. A assembler dans sa pensée plusieurs générations d'hommes. Un père qui manque en cet instant, un grand père peu connu, un autre inconnu. Le jeu de la vie qui passe, parfois dure, parfois douce comme un baiser d'enfant. 

Le jour nous attend. Il sera tendre. Quelques formalités, quelques "bricoles" à faire, ranimer un jardin, préparer une maison à l'été, se laisser prendre à l'écriture. Aller voir aussi, avant qu'elle ne quitte la clinique, une petite fille toute neuve, qui va découvrir le monde. Elle porte un joli prénom "Astrid", de reine des neiges, comme cette belle reine des belges, venue de sa froide Suède, et emportée en pleine beauté. 

Jacques a dit : " la vie est un conte de fées..."

Comments

[daniel010]

Des princesses et une reine des neiges : bienvenue à la petite Astrid !

Amitiés - daniel

[PrudencePetitpas]

Que de lumières dans votre texte... entre le soleil et ces enfants qui jouent !