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et pourquoi ne pas le dire ?
7 septembre 2015

Marseille, anniversaire....quelques années plus tard.

On peut aimer une ville comme on aime une femme. On la découvre. On est fasciné. On ne comprend pas toujours ce qui vient d'elle. On la perd et on la retrouve chaque jour. 

Il fut longtemps de bon ton de vilipender Marseille lorsqu'on était pas né Marseillais. Cette étrange ville, de villages et de ruelles qui s'étirent mollement le long de la mer a pour certains un trop grand air de nonchalance qui les exaspère . Le creuset de populations qui s'y mélangent depuis presque 3000 ans ajoute à l'incompréhension.
J'avais  20 ans lorsque j'ai découvert cette ville. J'étudiais à côté,  à Aix, ville plus accessible à tous mais j'étais fasciné par ce grand port voisin. J'aimais à y venir. 
Quelques années plus tard j'y vivais. J'ai tout aimé de cette ville, les endroits les plus insolites, les habitants les plus extraordinaires. J'ai eu la chance d'y découvrir certains aspects cachés qui ajoutent à son attrait. J'y ai aimé, travaillé,réparé une chapelle,  construit une famille. 
Il y a longtemps que j'ai dû la quitter sans,  quand même,  abandonner la Provence. 
Puis j'y retournais il y a quelques années pour aider mon fils à construire sa maison. 
Le week-end dernier, nous y étions à deux  pour y fêter l'anniversaire de notre mariage, et retrouver quelques années plus tard les mêmes lieux, les mêmes odeurs, que nous avions aimé.
La ville a bien changé. Elle est devenu encore plus belle.   La cathédrale autrefois étouffée est ressortie de terre. Tout autour du port qui est le  cœur et l'âme de la cité, des architectes  audacieux ont su tirer du plus profond de ces quartiers ce qui fut son histoire. Ils ont enlevé  quelques oripeaux ajoutés par les hommes pour arriver à l'âme de la cité et ont bâti des bâtiments audacieux qui tissent ce quartier en trois dimensions.
Une étrange dentelle de béton, un bâtiment posé avec défi dans un étrange équilibre, des odeurs de garrigues dans les petits jardins plantés. Des endroits inaccessibles sont devenus possibles et d'étranges passerelles permettent de découvrir  sur plusieurs étages un univers que l'on croyait plan. Et partout la ville. Et partout la mer.
Deux jours pour retrouver cette vieille amie, pour découvrir une île que j'ignorais encore, pour admirer à partir d'un hôtel qui fut notre premier endroit, le soleil qui se couche et qui se lève sur la mer, pour entendre le bruit du vent et des vagues. Redécouvrir ensemble ce qu'on a aimé ensemble. 
En haut, mais pas très loin, la Bonne Mère, veille sur la cité dont elle est l'emblème.
Aujourd'hui est et sera un jour paisible. L'été se termine doucement et seuls les jours plus courts et les ombres qui s'allongent indiqueraient peut être l'automne qui s'approche. Le jardin est  resté vert. Les lourdes chaleurs de l'été n'ont pas entamé sa résistance. On cueille encore quelques tomates, quelques framboises. On reçoit des échos du petit chevalier et des petites princesses qui sont repartis au pays des dromadaires et qui étudient maintenant dans une langue qui n'est pas la notre. D'autres endroits du monde viennent d'autres bruits qu'on aime.
Mais il est déjà tard : bonne soirée, ami lecteur.
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Commentaires
P
Je suis née, par hasard à Aubagne, fille d'Outre Mer, les médecins avaient conseillé à ma mère enceinte d'attendre en France ma naissance, ma grand mère vivait à Roquevaire, je suis née à Aubagne que j'ai quitté le jour de mes 3 mois. J'adore Marseille, ville cosmopolite depuis toujours, j'aime inconditionnellement presque tout, même ses excès. <br /> <br /> <br /> <br /> Ma Bonne Mère veillant sur tout avec tant de bienveillance.<br /> <br /> <br /> <br /> Monseigneur Panafieu, à un dîner, m'a raconté l'histoire suivante. <br /> <br /> <br /> <br /> Il tenait, (autrefois) une permanence une fois par semaine à Notre Dame de la Garde, et avait remarqué que le jardinier maghrébin musulman, ne quittait jamais la basilique sans y allumer un cierge pour la Vierge. Du temps passait, et un jour, n'en tenant plus, il s'arrangea pour être sur le chemin de Mohammed après qu'il ait allumé son cierge.<br /> <br /> <br /> <br /> Il lui dit<br /> <br /> <br /> <br /> "Mohammed? Tu es musulman, n'est ce pas?"<br /> <br /> "Oui, Monseigneur, je suis musulman!"<br /> <br /> "Alors pourquoi, allumes tu un cierge pour la Vierge?"<br /> <br /> "Je n'allume pas un cierge pour la vierge!"<br /> <br /> "Mais alors que fais tu?"<br /> <br /> "J'allume un cierge pour la Bonne Mère!"<br /> <br /> "....????"<br /> <br /> "La Bonne Mère, elle est la mère de tout le monde, de tous les marseillais et de moi aussi!"<br /> <br /> <br /> <br /> Le prêtre en fut d'accord, la Bonne Mère, est mère de tous.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai adoré l'histoire, une belle histoire de réconciliation, cette histoire est vraie, enfin telle que je la raconte.
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A
Très belles lignes Jacques... Merci!
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C
Un merveilleux texte. Qui résonne fort en moi, fille de Pagnol et de Giono. <br /> <br /> Idyllique, votre description? Certes. Mais l'occasion s'y prêtait...<br /> <br /> Allez donc lire mon billet dans blogborygmes. Un autre aspect du même sujet. <br /> <br /> Bises célestes <br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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B
Marseille, ma ville, où je n'ai plus envie de vivre depuis bien longtemps, mais que j'ai redécouverte en 2013. Le Mucem, le nouvel aménagement du port, et la Corniche dont je ne me lasse pas.
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M
un peu idyllique!
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et pourquoi ne pas le dire ?
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