De l'autre côté du miroir,

L'image que l'homme a de lui au matin n'est pas des plus joyeuses. Couché tard après une journée riche en petits événements, le sommeil est venu tard ....et parti tôt. L'homme sait que l'image que lui renverra le miroir ne sera pas des plus lisses. La première image du matin, le temps qui passe, le constat que le corps n'est pas toujours en phase avec l'esprit qui lui ne vieillit pas trop.

Malgré le temps , les rêves, les illusions, les désirs ne se sont pas apaisés même si, quelques échecs éclatants et quelques petites réussites ont donné un peu de matière aux idées qui s'agitent dans ce petit espace de l'esprit. 

Hier fut une douce journée. 

D'abord ce lever, tôt, dans un jardin animé des premiers chants d'oiseaux. Un peu d'agitation....sans trop y croire. Puis partir à la messe, un "dimanche qui tombe en semaine",  sur la colline au pied de ce vieux monastère fortifié a fait surgir dans sa tête des images "des trois messe basses" de Daudet où le peuple d'un village monte gaiement un soir de Noël assister aux messes impies d'un prêtre "abandonné au péché de gourmandise". 

Pas de vent, une ambiance de fête et de famille, un petit apéritif. On retrouve quelques amis. On redescend tard. Un repas, une courte sieste, une petit tour dans une maison de vacances laissée par des amis, un village en fête qu'on traverse. Il reste du temps pour le travail. Il gratte les vieux bois de la porte maintenant réparée. Elle repeint un vieux meuble. On travaille tard. Le soir qui vient trop tard n'est pas propice à l'arrêt de la journée. 

L'homme n'a pas encore décidé de son "aujourd'hui". Il sera probablement consacré à sa maison, à leur maison. Celle qui avec l'été sera plus souvent remplie de rires d'enfants et d'amis de tous âges. Il y aura un petit nouveau (une petite nouvelle ?) qui grandit doucement dans le petit ventre très doux d'une maman. Il faut qu'il aime aussi cette maison. 

Alors on imagine comment les accueillir, peut -être les surprendre et l'idée même de ces petits bonheurs familiers suffit à remplir la journée. 

Mais, mon ami lecteur, je dois te laisser. Le temps est passé et l'heure est venue où le bruit du travail ne dérangera plus. Je dois y aller. J'y vais. Je te souhaite une bonne journée.