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et pourquoi ne pas le dire ?
8 mai 2016

Jeanne, Stanislas, Martial, Louis, Salomé, Noémie

Garder un dimanche matin six mignons petits enfants qui ne sont pas les siens. Rare privilège que de se les voir confier le temps d'une messe.

On part tôt. On assiste à la première messe du dimanche.

Puis on s'installe dans la belle salle du monastère. La semaine c'est une salle de réception où les hôtes se retirent en silence. Le dimanche on ouvre le petit bahut sous la statue de Marie-Madeleine. Il contient des trésors : deux coffres de jouets. On les installe sur le tapis. Une bibliothèque sagement remplie de livre de théologies contient, tout en bas, un compartiment rempli de livres d'enfants. On est parés.

Les premiers enfants arrivent. Un petit garçon et une fille un peu plus grande. On reconnaît les parents. Puis deux petites filles que l'on connaît déjà. Enfin un petit Martial qui vient d'avoir un petit frère, quelques semaines, encore trop petit pour la garderie. Le dernier est un petit Louis qui sera gardé pour la première fois. Les parents sont inquiets mais lui sera sage.

Ils seront six. Ce n'est pas trop. Il arrive qu'ils soient bien plus nombreux et c'est alors malaisé de gérer ce petit monde.

Vient le temps de se connaitre entre les deux grand-parents que nous sommes et nos petits-enfants pour deux heures. On aide à choisir les jouets. Les partages s'organisent...ou pas. Parfois l'un des petits a un coup de cafard et il faut raconter une histoire où chanter une chanson. On cherche à la fenêtre un oiseau bleu imaginaire et tout ce petit monde retrouve son équilibre. 
Car il est des douceurs dans la vie comme celle de se voir confier quelques heures des petites vies toutes neuves. 
Déjeuner sur le chemin du retour avec un sympathique groupe d'amis. Enfin la maison et un  thé en fin d'après midi pour lutter contre la morosité d'un dimanche soir. 
Je n'aime pas ce temps gris, ce vent qui roule et cette pluie qui menace. Heureusement sur mon écran une fenêtre s'ouvre et apparaissent trois petites frimousses : nos trois petits enfants du bout du monde sont juste rentrés de la plage. Ils nous racontent leur journée. L'aînée fait sa lecture à sa grand-mère. Elle apprend à lire en anglais, sa langue de la vie et de l'école. Le français est la langue de sa maison et de ses vacances en France. La seconde commence à lire aussi. Pour le dernier petit chevalier ce sont encore les livres d'images. Un petit quatrième attend tout doucement son heure de sortir du ventre de sa maman...quelques semaines encore.
Et ce matin dans mon village on fêtait l'armistice. Je ne pouvais y être. Garderie oblige! 
Voilà ce qu'on écrit un dimanche soir pour raconter une vie somme-toute bien ordinaire et bien heureuse. 
Pendant ce temps mon pays part à la dérive. Les dirigeants ne dirigent plus et en sont bien incapables. Les professeurs malheureux doivent enseigner à leurs élèves des inepties. Le mauvais est porté au pinacle par les "élites" qui nous gouvernent. On raille le travail. On vante la paresse. Les bourgeois parisiens jouent aux révolutionnaires et cassent les vitrines.
Étrange dichotomie, cohabitation de deux mondes, le vrai et l'officiel. Il est vraiment temps de réconcilier tout cela de mettre de l'ordre dans ce monde schizophrène. 
Merci mon ami qui me lit. Je sais que tu partages ces états d'âmes ou d'esprit. 
Je ne sais pas comment tu fais pour supporter cela. Moi, je vais te dire mon secret : lorsque la nuit est tombée et que le village dort. Lorsqu'on n'entend plus que, de temps en temps, la grosse cloche de l'église ou celle du beffroi qui égrène les heures, je sors doucement de mon lit. Je quitte ma chambre. 
Dans la lumière de la lune je monte dans un char de vent, tiré par des oies sauvages. Je monte au dessus des nuages. Je revisite ma Provence et ma France. Je fais un temps d'arrêt au dessus de chaque maison qui contient des êtres que j'aime. Je me dis que tout cela est beau, grand, merveilleux même.
 Et au petit matin je reviens sagement me reposer. Je rentre doucement dans mon lit, prêt à me lever et à vivre une journée ordinaire de plus.
Pourquoi je te dis ce secret ? Peut -être simplement parce que tu m'es sympathique.
Bonne semaine.

 

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N
Merci pour ce moment partagé !
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et pourquoi ne pas le dire ?
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