Bienvenue petit homme !

On est tellement content que tu sois là.

C'est un peu comme si tu nous manquais depuis toujours. On ne te connaît pas encore. Pourtant tu as un peu forcé le destin en venant un peu en avance. Et comme tous ceux qui sont pressés de faire les choses tu nous as donné un peu d'inquiétude. Mais tu es là. Beaucoup disent que tu es un joli bébé. J'avoue sur le sujet être bien incompétent mais je les crois volontiers. Tu es le petit frère qui manquait à ton aîné pour de futures parties de foot, pour des jeux imaginés sans répit. Tu seras un "papa" de plus pour composer les petites familles que tes grandes soeurs organisent avec leurs poupées. Tu découvres déjà peu à peu ce pays étrange et très chaud, pays du sable et des chameaux. C'est là que ta famille vit. Ton papa aide à y construire de grandes choses et ta maman avec courage a renoncé à beaucoup de choses pour le suivre et gère avec douceur les mille activités d'un chef d'entreprise et d'une petite maman 

Tu n'es pas resté longtemps à l'hôpital. Tu es déjà chez toi. Tu as enfin fait connaissance avec ces êtres et ces choses que tu ressentais avec le filtre confortable du ventre qui te portait. Ta maman d'abord qui est celle que tu connais le mieux. Puis ton papa : sa voix et sa présence rythmaient pour toi les jours, le matin quand il part, le soir quand il revient, le week-end où il est la plus longtemps et où le tempo de la maison est different. 

Et puis ces voix un peu plus aiguës porteuses de rires, de jeux parfois de chamailleries et de pleurs. Ce sont tes soeurs et ton frères. Tes compagnons de jeux et de vie. Tu seras leur protégé d'abord, puis il faudra te faire un peu de place parmi eux. Rassure-toi, ils ne demandent que ça. Tu es tout petit mais tu les impressionnes encore par ta fragilité et ta douceur. Il y a aussi Alem et sa familière présence que tu apprendras à connaitre et qui sais déjà t'aimer. 

Cet été tu découvriras les maisons de tes grands-parents, leurs amis, ta famille dans un autre pays. Tu seras le nouveau, celui dont on parle. Tu découvriras la famille de ton papa, dans une jolie ville du nord, à l'ombre d'une grande forêt et d'une belle cathédrale. Et celle de ta maman, la notre, plus au sud, plus au chaud. Dans notre petite maison, au cœur du cœur d'un village, on prépare avec soin votre arrivée à tous. On bout d'impatience de te connaitre et de vous retrouver tous. 

Tu découvriras aussi certains de tes cousins, de tes oncles et tantes. Dans ma très grande famille tu es le 116 ème arrière-petit-enfant de tes arrières grands parents et je t'assure que ce n'est pas une galéjade. Il y a tellement de monde qu'on ne sait plus qui est oncle, tante, cousin, cousine d'autant que ces jours-ci  d'autres petits cousins vont vite venir faire monter ce nombre impressionnant. Mais n'aie pas peur tu es bien plus que ce numéro. Tu es comme chacun d'entre nous indispensable à cette terre et à ceux nombreux qui t'aiment déjà. 

Le monde qui t'entoure n'est pas parfait, mais ça tu as bien le temps de le voir. J'ai juste envie de te donner un peu envie ce matin de venir nous rejoindre en pensée.

 Dis - toi que tu es là, assis sur le canapé à côté de ton grand- père un peu ému. Tu regardes avec lui le petit jardin éclairé de l'est comme par un projecteur par le soleil encore bas qui se lève. Tu vois le grand hangar qui est l'objet de mes travaux actuels. C'est un peu mon domaine, mon atelier qu'un jour tu partageras peut-être avec moi. J'aimerais t'aider à apprendre le verbe " faire". 

Tu verras voleter  notre petite famille de merles amis. Avec quelques pigeons, une ou deux colombes, quelques rouges-queues, des moineaux, des mésanges ...et des gros chats de passage, c'est la toute notre faune. 

Tu entendras les bruits de la ville qui se réveillent. On sera là tous les deux, voisins, chacun s'habituant a la présence de l'autre dans un silence juste coupe de quelques mots. C'est comme ça qu'on devient amis.

Allez, petit homme, je dois te laisser. Il faut que je me mette à écrire cette page que la vie me sert toute vierge ce matin.

je te raconterais "Timothée" , ton Saint patron que je vais chercher à mieux connaitre et de son ami Paul à qui il est arrivé plus d'aventures qu'à tous les héros dont te parleront tes frères et soeurs.

un peu plus tard quand la maisonnée sera réveillée, j'irai te promener dans le village, te faire connaitre mes amis, mes santons...et te montrer comme un nouveau trésor, comme une preuve évidente de la bonté du Bon Dieu. 

Je t'embrasse et je te charge, petit messager silencieux, de transmettre ces baisers à tous ceux qui t'entourent.

Comments

[annie78]

Beaucoup de bonheur à ce petit garçon et à toute la famille.

[Marie]

Longue et belle vie à Timothée!

[bb84]

bienvenue, Timothée.