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et pourquoi ne pas le dire ?
26 septembre 2020

Corse (3)

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Il faut parfois  remonter un peu en arrière pour retrouver les raisons d’un attachement un peu particulier. Il y a quarante ans notre histoire commune était encore bien récente et, en très peu de temps, deux êtres indépendants étaient devenus une famille. C’est une étrange alchimie qui, de deux corps et deux âmes bien différents forme une seule entité appelée le plus souvent à vivre ensemble de longues années.
Lorsque la première approche d’une région correspond à la découverte mutuelle de deux personnes on se doute bien que l’objectivité n’est pas au rendez-vous. La Corse, il y a quarante nous avait paru belle, saurions-nous aujourd’hui vérifier nos souvenirs ?Le petit hôtel nous semblait un palace comme la chaumière des contes de fées peut devenir palais quand l’amour l’habite. Tout nous faisait rire ou nous intriguait...ou parfois nous effrayait un peu. L’accueil bourru de notre aubergiste qui malgré un échange de courrier ne se souvenait pas de notre venue et qu’il fallu décider à nous accueillir... un peu contre son gré. La méfiance naturelle des gens de cette île pour tout ce qui leur est étranger et qui se traduit parfois par de lourds regards et des silences prolongés. Nous découvrions aussi les grands eucalyptus ou les chênes-lièges que nous ne connaissions pas avant. Peu à peu, en trois semaines, nous apprîmes mutuellement à Nous connaître et nous faire connaître et reconnaître, mais lorsque par exemple le soir un groupe d’hommes tous en noir se rassemblaient dans un coin de la salle à manger et discutaient entre eux en Corse à mi-voix nous imaginions je ne sais quel complot. Tout ceci nous intriguait et nous ravissait à la fois.
Nous dînions là tous les soirs et le patron nous faisait profiter des fruits de sa pêche ou de sa chasse à chaque fois comme d’un cadeau personnel. Nous profitions des délicieux fromages d’un « cousin de la montagne » et l’hôtelier nous en fit même parvenir quelques semaines après... par un colis postal. On nous avait indiqué les « bons coins » de baignade ou de balades et les choses interessantes à visiter. Le temps était superbe comme il sut nous montrer qu’il pouvait l’être encore aujourd’hui. Et, peu à peu, au fur et à mesure que l’île se dépeuplait de ses touristes et se préparait à son long hiver, plus nous avions le sentiment que les masques tombaient.
Ce voyage fut un peu différent. Nous fîmes la découverte du nord de l’île et de ces routes en corniche aussi vertigineuses que magnifiques à contempler. Je conduisais la plupart du temps et concentré sur la conduite, je profitais moins qu’ELLE de ces beaux paysages. Aussi nous nous arrêtions souvent pour profiter ensemble de ces vues merveilleuses. Nous avons dormi dans des hôtels, tous un peu différents, de ceux qu’on ne réserve pas dans les guides, un peu à l’écart des chemins, parfois un peu vieillots, parfois un peu moins confortables mais au charme incontestable de la surprise et de la découverte.
On croit aussi qu’après 40 ans il ne reste plus rien à découvrir de l’autre...détrompez-vous, amis lecteurs, je crois que même quand surviendra la séparation chacun aura de l’autre encore beaucoup à apprendre.
Mille guides parleront beaucoup mieux de moi de ces choses merveilleuses que nous vîmes, de ces églises toujours ouvertes et bien entretenues, de ces jolies maisons un peu à l’écart qui semblent faire corps avec la montagne et qui dominen’y les vallées, de ces citadelles imprenables et pourtant conquises ...et sans cesse reprises et reconstruites, de cette mer partout répétée et toujours différente.
Nous eûmes un seul regret, celui que dans son pays si attaché à son indépendance, un grand mouvement de désobéissance civique ne se soit mis en place où avec fierté les corses eussent jeté leurs masques au panier et fait fi de ces prétendues mesures de distanciation.  Il n’en fut rien, preuve que cette « civilisation des médias » exerce même là-bas ses ravages. Preuve que, comme disait Jean Raspail, les taches de couleur disparaissent peu à peu des cartes de géographie pour se fondre dans une sorte de gris uniforme. Mais il reste du temps pour cela et il y a encore tant à découvrir dans ce pays merveilleux que nous nous sommes promis d’y revenir....plus souvent que tous les quarante ans.😉
Mon petit récit corse est terminé. Je vais revenir, ami lecteur, à mon quotidien (qui est en ce moment la remise en état d’une extension de ma maison) mais je parsèmerai cela de mes derniers souvenirs de vacances pour les faire survivre plus longtemps.
Cet après-midi j’assiste à un mariage, content de ces retrouvailles joyeuses, un peu inquiet aussi tant la pression est lourde qu’on fait peser sur les familles, à cause de cette maudite épidémie  sur tous les moments de bonheurs.
Il ne me reste plus qu’à te souhaiter, ami lecteur, un très bon week-end.
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