Mon temps...

Ce n’est pas encore vraiment le soir quand tout est calme et se tait. C’est juste le début de la soirée quand les bruits de la vie commencent à s’estomper, quand toutes les sensations demeurent mais qu’elles sont justes de moins en moins nettes. C’est le temps où les bancs des classes supérieures se vident et où ils s’éclaircissent autour de soi. C’est le temps des bilans, des analyses. Il ressort parfois de la vanité des choses qui nous semblaient si importantes autrefois mais au contraire on trouve du sens dans les plus humbles des gestes quotidiens du passé.

Notre avis a de moins en moins d’importance, nos gestes sont de plus en plus lents et nos projets n’ont plus d’intérêts que pour le devenir qu’ils auront pour les autres.

C’est un temps où l’on aime et où l’on recherche le pardon que l’on donne et celui qu’on reçoit...même si cela se fait dans le plus grand silence.

C’est un temps où l’on a souvent la chance de ne plus trop se préoccuper du pain quotidien et où le destin des autres ne dépend que rarement de soi. 

On peut enfin vivre comme on l’a souhaité sans trop penser à demain. C’est le temps aussi du silence où l’humilité n’est plus un combat mais où elle est vous est généralement dispensée par les autres.

Dans ce temps généreux où l’on reçoit plus qu’on ne donne, il y a quelque chose de merveilleux, l’idée et l’espérance qui restera chez ceux qu’on laissera une trace discrète mais qu’on espère un peu lumineuse.

On est là pour aider, pour entendre, pour apaiser, pour transmettre un peu de ce qu’on a reçu, un peu de ce qu’on a été. 

C’est un temps merveilleux où des enfants délicieux vous appelle « grand-père » et « grand-ma »,  ou « mon oncle » et « ma tante ». 

Ce temps en ce matin où le soleil éclaire la Provence que j’aime, ce temps je veux le partager avec toi qui me lira.

Ce temps je ne sais pas vraiment lui donner de nom....mais c’est le mien aujourd’hui.

Je te souhaite un bon week-end.