Dimanche soir...

ELLE, assise dans le canapé est en train de visionner une série que je n’avais pas envie de voir. LUI , enfin moi, lit un recueil de nouvelles de Sylvain Tesson et dans son casque, (en sourdine, pour ne pas entendre le son de la série ), écoute une suite de morceaux de jazz qu’il n’a pas choisi mais dont le choix lui va bien.

En fait, je traîne une sorte de blues de dimanche soir dont je t’ai déjà parlé, ami lecteur, et que je trimballe depuis les années d’école. Il y eut heureusement plusieurs dizaines d’années d’activité professionnelle, sans devoir à rendre, sans angoisse de ne pas les avoir fait.

Pourtant le week-end fut plutôt agréable. Samedi c’est le jardin potager qui m’occupât tout le matin, content de planter les premières graines, de trouver la terre à nouveau réchauffée par le soleil. L’après midi fut de sieste et de quelques petits bricolages préparatoires à la semaine.

Il faut dire que le vendredi avait été agrémentée par le passage d’une sympathique famille de neveux, de ces neveux qui sont faciles et agréables à voir, avec qui il n’y a pas besoins de masques. Quelques heures à évoquer des gens qu’on aime, à redécouvrir une famille qu’on n’avait pas vu depuis trop longtemps. En ces temps d’isolement et de restrictions de déplacements la moindre visite est un événement important. Celle-ci l’aurait été de toutes façons en un moment plus ordinaire. Trois garçons qui se plongent dans le stock de BD de leur vieil oncle et qui découvre à leur tour les joies de la cabane et de la tour de bois. Ils poussèrent même la gentillesse à rester (trop tard pour un couvre-feu ☹️) pour attendre que leur tante revienne du travail et pour la saluer. 

J’étais ce jour là le maître de maison, événement assez rare, ayant mission de servir un délicieux repas préparé par SES soins. Je crois m’en être assez bien tiré 😊. 

Je t’ai raconté mon vendredi et mon samedi mais il faut aussi que je te parle de ce dimanche qui se termine.

Lever très tôt. Une lune bien ronde nous baigne d’une douce lumière. Une première visite à mon chantier voisin...faire travailler l’imaginaire. Puis la messe chez nos amis moines. On invite des amis à déjeuner mais aucun n’est disponible, alors nous serons seuls à la maison, nous invitant au café chez d’autres amis très chers. Une conversation commencée avec notre amitié qui ne s’arrêtera pas avant que l’un de nous n’ait l’idée de passer dans une autre vie. L’après midi se passe, doux et heureux jusqu’à cette heure fatale de l’avant couvre-feu. Puis ce dîner, puis ce soir au coin du feu que je te raconte.

Un esprit qui vagabonde en lisant et en écoutant sur le temps qui passe, sur les occasions ratées, mais aussi sur ces opportunités qui permettent des années après de terminer une histoire commencée il y a bien longtemps. Il y a dans la vie de ces occasions de dire le mot qu’on aurait du dire plus tôt, d’accorder ou de recevoir un pardon nécessaire, de serrer dans les bras un rêve arrête trop tôt. Mélange à la fois de souvenirs et de rêves éveillés, ponctués d’histoires vraies, de récits d’amitié ou d’amour qui ne s’arrêtent pas en chemin mais qui trouvent la chute nécessaire au bonheur de la conclusion.

Tu le vois bien ami lecteur, le dimanche soir, le spleen de l’instant met dans la tête de l’auteur de ces lignes des idées un peu folles....mais c’est le dimanche.

Demain, toi et moi, une nouvelle semaine nous attend pleins de bonnes choses à venir. Je te le souhaite, je nous le souhaite.

Je t’embrasse.

Comments

[Célestine]

C'est drôle cette réminiscence de découpage de la semaine.

Ce que j'apprécie, c'est justement que les jours puissent être ce que l'on a envie d'en faire.

J'ai décidé qu'on était jeudi.

•.¸¸.•*`*•.¸¸☆