Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
et pourquoi ne pas le dire ?
9 avril 2021

Élégance...

C8764D2F-A667-44BC-A016-42DC1E050163

 

Il faisait froid hier. Trop froid pour la saison. Un froid qui inquiète les paysans lorsque la nature est déjà bien avancée. Il faisait froid et sur la route un étrange brouillard sombre m’accompagnait. Toute la nuit on avait en effet allumé des feux au pied des arbres pour essayer d’atténuer les effets de cette gelée tardive.
Je laissais ma voiture à l’entrée de la ville et continuais longtemps à pied jusqu’à la vieille cathédrale. 
Hier on enterrait un « vieil » ami. Je ne saurai dire si l’église était pleine car dans cette immense nef les conditions en vigueur obligent à se tenir éloignés les uns des autres et créent d’étranges assemblées nombreuses et éparses à la fois.
Il y avait beaucoup de monde, un monde prudent et policé. On imagine ce qu’aurait pu être l’assistance sans ces restrictions de déplacements et de rassemblements.
J’étais doublement triste. La perte d’un ami est une chose douloureuse même si la raison parfois fait qu’on peut se dire que c’est « mieux » pour lui qu’une fin de vie douloureuse. Mais je sais qu’en temps plus normaux l’enterrement de cet ami aurait porter avec lui toute la chaleur de ceux qui se retrouvent, malgré eux, mais bien heureux de la chaleur des retrouvailles. 
Je me souviens très bien du moment où nous fîmes la connaissance de ce couple. Dans un de ces moments bouillonnants de la vie où les jours filent sans qu’on voie bien comment. Ils étaient beaux tous les deux, grands et élégants, de cette élégance qu’on met des générations à acquérir. On était bien chez eux. On était bien avec eux. On se retrouvait sans se le faire savoir dans de nombreux endroits où rassemblements. 
Lorsqu’ils arrivèrent les aînés de leurs enfants étaient déjà grands et on les connut peu ou plus tard. Ils voyageaient souvent sur de très beaux bateaux et étaient là de façon intermittente. Puis un jour ils se fixèrent.
Ensuite l’agrandissement des familles et leur éparpillement rendent moins fréquentes les occasions de se revoir.
Aussi à l’automne dernier nous eûmes grand plaisir à dîner avec eux. Lui était toujours élégant dans ses gestes et dans ses sourires mais il était dans cet autre monde de la maladie qui nous écarte un peu des autres en donnant l’impression qu’on est encore là. 
C’était un dîner entre deux phases de cette maladie qui nous paralyse aujourd’hui. Ce fut bien sûr un des sujets. On s’inquiétait de nos amis qui avaient été touchés sans savoir encore qu’elle frapperait encore plus près de nous.
Et lorsque notre ami se retira pour dormir c’est lui qui fut le sujet de notre attention. Ce sont ces moments difficiles entre espoirs et inquiétudes qui accompagnent souvent la maladie des êtres qui nous sont chers.
Et puis la situation s’est dégradée. Et la mort arriva. 
Je quittai la cathédrale juste après la messe ne voulant pas surcharger de la présence une famille déjà très nombreuse à accompagner notre ami en terre.
Mais aujourd’hui en écrivant ces lignes je distingue sa silhouette généreuse, la tête un peu penchée sur le côté, un bon sourire, et je le dis que c’est ainsi qu’il continuera de vivre dans nos mémoires.
Alors Adieu mon cher ami, jusqu’à ce revoir dans Cet Autre Monde qui j’espère nous rassemblera.
Publicité
Publicité
Commentaires
et pourquoi ne pas le dire ?
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 240 480
Archives
Derniers commentaires
Publicité