Défi...

Je te propose ce soir, ami lecteur, de relever un véritable défi : écrire, un dimanche soir pluvieux, où le thermomètre navigue bien en dessous des moyennes saisonnières, dans un pays plus confiné que jamais...un billet qui n’incite ni à la mélancolie, ni au désespoir.

La semaine avait pourtant bien commencée : un anniversaire surprise en tout petit comité pour fêter avec ELLE un changement de décennie. Le mardi m’avait permis de retrouver mes amis pour quelques menus travaux dans l’abbaye dont je t’ai déjà parlé. Un mercredi ordinaire suivi d’un enterrement jeudi et d’un autre vendredi. 

Ces deux événements pénibles auraient bien mérité une quelconque consolation mais samedi et dimanche le vent et le froid  avaient repris faisant au passage des ravages dans les exploitations voisines. Et quand on vit loin des ville,  le sort des agriculteurs ne laisse personne insensible.

Un de ces mois d’avril où l’on se dit qu’on a eu tort de ne pas écouter le dicton « en avril, ne te découvre pas d’un fil » et d’attendre les saints de glace au jardin.

Heureusement dimanche commença bien, une jolie messe dans ce village que j’appelle « mon village de crèche » avec sa belle église sur une jolie place plantée de platanes au pied d’une haute falaise.

L’idée que nous eûmes, après déjeuner, d’aller se promener dans la ville voisine (moins de 10 km😉😉) aurait, d’ordinaire, pu mettre un peu de joie dans nos cœurs. Une jolie ville riante, traversée par les Sorgues, joliment mise en valeur, et (d’habitude ) remplie d’antiquaires et de brocanteurs et de chalands venus du monde entier.

Mais aujourd’hui elle était déserte, les échoppes fermées, le ciel était noir d’orage, et rares étaient les passants que nous croisions.

Nous avons autrefois habité cette ville alors nous allâmes voir notre ancienne maison et constater qu’elle n’avait pas trop changé, puis nous circulâmes un moment, profitons de ce vide qui nous entourait pour voir mieux ce que l’agitation nous cache le plus souvent. Les arbres nus permettent d’apercevoir en cette saison un peu plus profond dans les parcs et jardins et voire des maisons qu’on devine à peine en temps normal.

Alors nous prîmes le parti de nous rire de tous ces désagréments. Nous revînmes auprès d’un feu de cheminée rapidement allumé. La, nous nous sommes refait le film de toutes ces choses tristes en essayant d’y trouver quelque remède.

Alors nous avons passé en revue les événements heureux de cette semaine, la remise de prix dans ce collège néo-zélandais où l’aînée de nos petites-filles était à l’honneur. Des images de vacances. Des déguisements, des jeux. Notre couple d’australiens déguisés pour une fête. Un magnifique gâteau réussi dans le Beaujolais pour un repas de fête...et une paire d’yeux remis à neuf pour notre « parisien ».

Alors la pluie qui tombe nous apparut bien anodine, l’épidémie presque banale et le froid somme-toute prévisible. Nous imaginâmes nos amis disparus dans un monde bien meilleur que celui qu’ils connurent dans leurs derniers moment. 

Peu à peu s’installa dans nos cœurs et dans nos têtes un léger sentiment de bien être qui va croître encore toute la nuit.

Et demain nous pourrons tous deux ré attaquer avec énergie ce chantier qui n’a pas beaucoup avancé ces dernières semaines.

Il en est ainsi de la vie. Lorsqu’elle semble trop sombre, il fait la repeindre des couleurs de tous les bonheurs qui se cachent quelque part et qu’il faut s’empresser d’aller rechercher.

Alors , ami lecteur, je te souhaite de parvenir au même résultat (en utilisant les mêmes méthodes), je te souhaite une bonne semaine.

Je t’embrasse.

Comments

[Den]

"Il en est ainsi de la vie. Lorsqu’elle semble trop sombre, il faut la repeindre des couleurs de tous les bonheurs qui se cachent quelque part et qu’il faut s’empresser d’aller rechercher".

Superbe sagesse. Merci Mr Jacques.

Et douce semaine à vous.