Une longe de 10 km....

...Avec des permissions spéciales on peut l’étendre jusqu’à 30 km. Je trouve mon enclos bien petit quand je sais que le plus proche de mes enfants est à près de 300 km....et les plus éloignés à 18673 km.

Mon enclos et bien réduit et je m’use le cou à tirer sur ma longe et je ne peux apercevoir personne. Je n’ai même pas le droit de visiter mes voisins d’écurie et de passer de stalle en stalle, de cellule en cellule.

Je ne sais pas où est la solution, ce qui est bien ou ce qui est mal. Je ne sais pas ce qui protège ou ce qui contamine. Pas un politique, ni même un scientifique ne semble à même de donner un avis incontesté.

Comme la chèvre de Monsieur Seguin, je voudrais filer dans la montagne, quitte à affronter le loup. Je n’ai pas peur du loup. Je n’ai pas peur du COVID. Mais qu’aurait fait Blanquette si on lui avait dit qu’en allant dans la montagne elle risquait de ramener la mort dans le troupeau de monsieur Seguin ?

Heureusement pour oublier l’étroitesse des lieux, il y a à côté de chez moi une maison à rebâtir. Une maison qui peu à peu révèle ses secrets. Aujourd’hui nous avons décidé, ELLE et moi, d’explorer le dessous du toit. Il s’agit de dégager un plafond qui a été posé là  il y a quelques dizaines d’années et qui empêche de voir le dessous de ce toit et ce qu’il révèle. C’est important car le toit est à refaire et que ce qu’on trouvera aura une influence significative sur le prix des travaux.

Hier avait été une sorte de journée de vacances où nous avons remis le jardin en « mode été », sorti parasols et fauteuils de jardins, nettoyé la piscine pour se faire croire que cette vague de froid allait enfin cesser.

Nous attaquons donc ce vilain plafond, écartons le matelas de laine de verre qui le recouvre et découvrons un bon vieux toit de chevrons et de voliges,  posé sur de solides poutres. Bonne nouvelle, une fois débarrassé de ses vilaines tuiles de béton, nous n’aurons plus qu’à faire remplacer ces tuiles par de belles tuiles anciennes qui viendront s’accorder avec les plus beaux des toits voisins, à l’ombre du vieux clocher de notre église presque millénaire.  Un beau volume dégagé, une chambre qui sera plus difficile à chauffer ( un peu plus d’élégance, un peu moins de confort) et ce qui fut autrefois ou grenier à foin, ou magnanerie deviendra la plus belle de nos chambres précédée  d’une terrasse d’où l’on observe un peu de notre village. Et tout ça sans changer ces belles poutres, ce beau dessous de toit.

Alors la cellule s’agrandit, la longe semble disparaître et avec nos rêves, nos pensées s’envolent vers ses enfants lointains, vers ces amis qui viendront on l’espère, vers l’âme de ceux qui depuis très longtemps ont hanté ces lieux de leur présence bienveillante.

Il est tard et pour une fois c’est dans le soir que j’écris ces lignes. Tu dois dormir, ami lecteur et comme c’est déjà demain, je te souhaite un bon dimanche.

Je t’embrasse.

Comments

[Célestine]

J'adore cette métaphore chevaline.

C'est trop mignon.

•.¸¸.•*`*•.¸¸☆