Grand écart…

Il y a tant d’espace entre le monde de la pensée, de la réflexion voire de l’information et des réflexions politiques …et notre vie quotidienne.

J’explore en ce moments les méandres d’un ouvrage fort sérieux qui passe en revue de nombreuses notions de philosophie et de théologie pour analyser la crise des religions et des institutions. C’est assez ardu pour moi qui n’ai dans ces domaines que fort peu d’expérience et qui manie assez mal ces concepts…

Et d’un autre côté il y a notre vie quotidienne du moment. Bien que remplie d’inquiétude sur nos devenirs elle reste finalement assez simple. Et pour l’homme que je suis sans  d’activité professionnelle si les journées sont remplies elles le sont de choses qui me paraissaient vaines autrefois.

En ce moment par exemple j’écris en écoutant une compilation de morceaux de jazz plutôt apaisants. Le feu qui ronronne doucement dans le poêle sent bien qu’il vit ces derniers soirs et que le printemps est bien là. 

Ce matin je retrouvai mon jardin potager un peu délaissé ces derniers temps. Il me réservait quelques surprises sous forme d’un petit chou cabus que j’avais oublié, de deux betteraves bien cachées dans les herbes et des derniers poireaux qui ont tenu tout l’hiver. Il y avait aussi mes amis jardiniers avec qui nous parlons de mille choses qui couvrent de vastes domaines. Puis ce fut le tour de la maison où m’attendent en permanence quelques tâches à terminer.

Je replongeais de temps en temps dans mon livre en alternant avec d’autres plus légers. 

En allant au jardin je fis le tour de mon village bien endormi depuis deux ans. C’est assez surprenant de constater la peine qu’ont nos contemporains à revenir à une situation normale. Il y a encore trop de gestes de méfiance mais heureusement en Provence l’échange reprend vite le dessus. Ainsi j’eus une longue discussion avec un petit garçon et sa maman. Il me montra son bâton magique et je lui expliquai qu’il pourrait peut-être devenir un magicien aussi grand que Merlin l’enchanteur. Un monsieur croisé sur le pont me demanda l’origine de mes légumes et je l’invitai à prendre lui-même une parcelle.

J’essaie durant le jour de m’extraire de tous ces bruits du monde qui m’arrivent d’ordinaire par les médias et ce sont les merles qui revenus chez moi me tirent lieu de contradicteurs pendant que la petite chatte les surveillait d’un air gourmand. Il faut dire que la terre retourne est un merveilleux gisement d’insectes et qu’ils m’en sont reconnaissant.

Quelle différence en effet entre ces deux mondes ! 

Je voulais te le dire, ami lecteur, avant de te souhaiter une bonne soirée. Je t’embrasse.