Biarritz…

La dame qui nous attend là-bas est une de ces tantes « de cœur » comme le Bon Dieu aime à en placer dans les familles pour leur donner plus de couleurs. Une famille très liée à sa famille à ELLE qui m’adopta  dès mon mariage et avec qui les liens ne cessèrent de se renforcer depuis. Biarritz est devenue ainsi une de ces villes qui s’ancrèrent ainsi dans l’histoire de ma famille. Une ville de  vacances, de souvenirs souvent joyeux, de rires et d’éclats de voix.

On est toujours un peu inquiet  lorsqu’on retrouve une dame très âgée : on a peur de voir le mauvais travail du temps qu’on sait impitoyable. 

Heureusement, malgré la fatigue et la souffrance dissimulées avec élégance, on retrouve une tante encore alerte qui s’attache à nous gâter. On a plaisir à réentendre des histoires qu’on connaît déjà souvent et a réactualiser la vie de ceux qu’on a parfois perdu de vue. Nous nous retrouvons projetés dans le passé, ELLE, depuis sa plus tendre enfance, moi depuis cette seconde naissance que marque le début de notre mariage. Ce sont de doux instants que nous goûtons avec bonheur.

La maison est pleine de souvenirs et d’ombres familières même si certaines ont disparu pour un autre monde qu’on espère meilleur. Elle n’a pas changé et semble figée pour toujours telle qu’on l’a connue. Je redécouvre la ville, vide de vacanciers, au sortir de l’été, revenue à ses habitants. L’automne lui va bien et la plage est vide à l’exception de quelques surfeurs courageux. Un petit crachin accompagne ma promenade dans ces belles maisons, mélange de nostalgie médiévale et de particularités basques. Je déteste le début du 19ème siècle, sanguinaire et révolutionnaire. En revanche, j’aime beaucoup la seconde moitié où  la France se refit une histoire tellement plus optimiste, dans la prospérité et la réussite. S’il est de bon ton aujourd’hui de décrier le second empire et le « petit empereur », je trouve au contraire les personnages de cette époque plutôt attachants. Conquérants et audacieux, souvent naïfs, parfois nostalgiques d’un passé qu’ils connaissaient mal et idéalisaient trop. Je trouve beaucoup de charme à ce que je connais de cette époque

Nous partageons, ELLE et moi, l’amour des maisons, de la décoration, des intérieurs, une certaine capacité à nous projeter dans d’autres espaces. Les belles demeures de cette dernière moitié du 19ème siècle et de la première moitié du 20ème, de grands espaces, de matériaux solides et d’un confort recherché ont un charme et une harmonie particuliers. Elles sont souvent devenues trop grandes, trop difficiles à chauffer et à entretenir et ne correspondent plus tellement à notre époque trop étriquée et rationnelle. Y vivre et les entretenir devient difficile et il faut les aimer beaucoup pour accepter ce qu’elles représentent de sacrifices.

Une belle semaine de vacances qui devrait nous permettre de circuler avec des gens qu’on aime dans des espaces qui nous sont chers.

Trop content de partager avec toi ces doux moments, je te souhaite, ami lecteur une très bonne journée.

Comments

[Michette]

Il semble que vous allez profiter d’une belle météo, l’océan sera magnifique !

[Françoise]

Belles vacances à vous, Mr Jacques. Profitez bien.