Une cheminée…

L’un des premiers travaux que nous fîmes dans notre maison fut de bâtir une cheminée tant l’idée d’âtre nous semblait indissociable de l’idée de foyer. Elle se trouvait sur un mur pignon de la maison et nous installâmes autour le salon.

Notre premier macon n’était pas très habile pour ce genre de travaux et nous n’étions pas très compétent pour juger de travaux, aussi, notre première tentative ne fut pas très réussie.

Quelques années plus tard un architecte-ami intervint sur notre maison et nous lui demandâmes de la redessiner. Nous voulions un modèle très simple, en plâtre, comme on en trouve dans les maisons modestes de Provence.

C’est autour de cette cheminée que nous passâmes beaucoup de temps. 

Puis notre maison s’est agrandie. La cheminée a trouvé une position plus centrale et notre salon est devenue notre salle à manger et salle de jeux de sociétés.

Aussi lorsque la maison se remplit (pour notre plus grand bonheur) le feu de la cheminée et celui de notre petit poêle de salon se complètent pour nous donner une chaleur bienfaisante.

Lorsque je me lève, très souvent bien avant le jour, ces feux sont morts ou mourants mais ces pièces sont encore chaudes comme par inertie. Je me cale alors sur un fauteuil et, un plaid sur les genoux je profite de cette tiédeur.

Pourquoi, je te raconte ça, ami lecteur ? Peut-être parce que c’est à l’image de ce que je ressens lorsque ceux que j’aime repartent de notre maison. Qu’ils soient venus pour quelques heures ou pour quelques semaines, j’aime, dans la maison vide, m’installer dans ces pièces, repasser en boucle les moments passés ensemble, me remémorer les attitudes, les conversations, essayer de comprendre et, si je ne comprends pas, utiliser cet outil merveilleux de la prière pour confier tout cela à bien plus grand que moi.

Ces moments de solitude apaisante se terminent le plus souvent par quelques lignes sur mon petit écran.

Je ne suis venu que très tard à l’écriture partagée avec d’hypothétiques lecteurs. Il m’arrive de me demander comment je faisais avant. Je ne suis pas de ceux qui coururent toute leur vie après le temps. J’ai même le sentiment que j’ai toujours eu le temps de faire ce que j’avais à faire, malgré mes errements ou ma maladresse.

Il est vrai qu’ELLE est l’âme et le moteur de notre famille et qu’elle intervient comme un ange bienveillant de l’organisation. J’ai eu pendant longtemps des bras et des jambes qui me tinrent lieu de cerveau et qui me permirent d’apporter par mes « travaux manuels » ma contribution aux tâches de la maison. (Pour le reste je suis bien plus maladroit qu’il s’agisse de la cuisine, des paperasses ou que sais-je encore ?)

J’avais envie de raconter ça ce matin. Il nous reste encore notre fille aînée et nous en profitons quelques heures. Je vais utiliser le temps qui me reste ce matin pour une courte prière à notre petit pape « retraité » que j’aime beaucoup et qui va très mal et puis j’essaierai de reprendre un peu d’activité.

Je te laisse, ami lecteur. Je te souhaite une bonne journée. Je t’embrasse.