Il pleut…

La petite pluie a repris, fine et persistante elle doit avoir ce double effet d’arroser les terres quand elles meurent de soif et de remplir les nappes trop vides sous le sol.

Trois petite filles, trois petites fées sont venues nous visiter ce soir et sont reparties sur la route.

Entre un déjeuner et un dîner, le temps de les regarder vivre, d’aller faire un tour dans notre village, et d’apprendre à aimer la rivière, le jardin potager et la grande église fermée qui voisine notre terrasse.

J’avais tout le matin mis en ordre le jardin, le hangar, comme pour la revue. J’étais content.

Il pleut et c’est la nuit. De la maison voisine s’élève un brouhaha confus. Je vais voir inquiet. C’est juste une soirée qui se termine et les conversations joyeuses du départ devant le pas de la porte.

C’est la nuit et je ne dors pas. J’ignore pourquoi. Sont-ce nos conversations du jour d’une société qui ne sait plus qui elle est et qui enseigne à nos enfants et petits-enfants de très mauvaises choses ?

Le petit écran dans la main m’a donné des nouvelles de presque tous nos enfants. Seul le dernier, à un mariage. ne s’est pas manifesté. A cette heure il ne dort certainement pas non plus. Il doit aussi faire la fête.

Je ne dors pas et je n’ai ni l’esprit assez clair, ni le courage de transformer mes réflexions en prière, alors je les offre comme ça, en vrac, à un Dieu qui saura faire son choix.

Je reprends mon livre entamé hier. Un livre passionnant une histoire d’un pays qui fut un jour le notre, de deux destins croisés et d’une issue tragique que je connais déjà. Le problème de ces romans inspirés de l’histoire…c’est qu’on connaît leur fin.

La force de l’auteur est d’habiter chacun de ses personnages et de nous partager le plus profond de leurs âmes. 

Il pleut. J’attends, j’espère me rendormir. Sur mon écran quelques petits points verts m’indiquent que je ne suis pas le seul à veiller.

Je leur offre cet écrit. Brut. Sans image. Je les embrasse.