Petites choses
Bonjour à tous,
Le mistral est enfin tombé qui rend à l'été sa vraie place. Tout est calme dans le village. Tôt le matin ce sont les plus vieux, les plus simples ou simplement les plus matinaux qui occupent la place.
Une "journée du solex" se met en place doucement et les vieilles machines sortent des camionnettes. Il y aura certainement une parade et un défilé.
Un ami rencontré. Sa femme est morte il y a peu de mois, bien trop jeune, bien trop gaie pour la mort. Quelques mots ordinaires échangés. "Et pour le reste , ça va ?" "On avance. On s'occupe. On a les petits."
Un pique-nique est prévu pour nous ce midi. Une nouvelle maison à connaître, de nouveaux amis, en retrouver d'anciens que le hasard ne nous donne plus trop l'occasion de croiser. Un tour de village. L'achat des croissants et du pain.
Un chèque dans la boîte aux lettres de la banque...ouf ! une lettre dans la boîte.
Du monde devant la maison de la presse. Compte-rendu d'un mariage princier moderne : on n'y croit plus vraiment. Un prince trop vieux. Trop d'argent. Trop de pubs. Conversation animée.
Le chien trop vieux pour bien voir et épris d'aventures se perd à chaque croisement. On le siffle pour le rappeler. Il fait semblant de ne pas entendre, puis se précipite avec un air préoccupé et dans l'attente d'une nouvelle découverte. Quand on le siffle quelques uns se retournent tant le bruit est absent de ces rues ce matin.
Les canards sont tranquillement en train de se préparer à leur propre journée. Il s'ébrouent sur une rivière décidément très propre ce matin. L'ombre de la belle église au bord de la rivière donne une douce fraîcheur au passage devant sa porte.
Le réveil d'un grand garçon en attente d'oraux. "Bonjour fiston. Une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que le mistral est enfin tombé. La seconde c'est qu'il est l'heure de te lever." Plus que quelques petits jours et le temps sera venu d'affronter les jurys et peu de temps après ce sera à nouveau l'attente, pour lui et pour nous. Et puis ce sera fini pour les études, en tous cas pour leur partie la plus incertaine. Pour ses parents il rejoindra, après cette dernière angoisse, le groupe de ceux qui ont fini d'être stressés par le jugement d'un jury. Les ventres commencent à se faire des noeuds. On se dit et on se redit que de toutes façons, ce qu'il aura sera bien, on aimerait qu'il ait exactement son choix. Parents gâtés ? peut-être....
On trouvera peut-être aujourd'hui le temps de démêler la vigne qui croule sous les raisins encore verts et qui s'est installée en symbiose avec le rosier qui redémarre. On trouvera peut-être aussi le temps de se baigner et il faudra arroser le jardin.
Du temps passé ce matin à lire les brochures des boîtes à lettres, département, région, état : on se vante, on présente ses réalisations, on est à fond dans le faire-savoir. On regrette le temps où les hommes agissaient dans le silence et non dans l'éclat. On compare la réalité d'une famille où l'on fait sans dire, ou de ces gens croisés qui agissent sans bruit et on est déçu de ces vanités politiques. On aimerait admirer les gens qui nous gouvernent : impossible. Petites pensées un peu sombres vite chassées par le passage sur quelques blogs amis.
Ce soir on classera des vieilles photos de famille. Plein de visages inconnus ou oubliés. Un passage dans le passé simple.
Il reste beaucoup d'heures avant la nuit, d'un bonheur ordinaire, sans bruit, à la portée de tous.
Je vous le souhaite à tous et espère pour vous une très bonne journée.