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et pourquoi ne pas le dire ?
17 juillet 2015

Ombres et lumières

La chaleur semble s'être installée ici pour un long moment rendant les efforts difficiles. Mais qui voudrait se plaindre de ce temps. La maison vit à un rythme dicté par celui de trois petits enfants. Le dernier, un instant malade, a retrouvé son énergie. Le maître de maison (un nom qui n'a jamais aussi été peu mérité tant il est soumis aux désirs de ces petits êtres) s'efforce d'associer le bonheur de ces présences légères et quelques contraintes de chantiers en retard et de mairie qui ont aussi besoin de leur part de travail.

Les seules ombres sont artificielles : les volets en "cabane", les toiles d'ombrage et les ombres portées du feuillage des arbres sur le sol et les murs.
Quand, au milieu de ce cadre paisible arrive une bien mauvaise nouvelle, une ombre majuscule, la mort qui frappe un beau-frère. Elle était déjà venue roder autour de lui il y a six ans de cela, puis s'en était allée sans succès. Il y a quelques mois elle s'annonce à nouveau, plus forte car elle avait frappé à plusieurs endroits. Hier elle a triomphé privant dix enfants d'un père, un femme d'un époux et de leur grand-père une ribambelle de petits enfants. Il approchait d'un temps de retraite qui paraissait pour lui comme un havre de paix après bien des déconvenues dans le travail. Notre génération est pour beaucoup d'entre nous celle où le travail n'a pas tenu ses promesses. Lundi on le portera en terre dans un petit village de l'Isère. On partage avec lui cette espérance qui fait que la mort n'a jamais le dernier mot. On sait qu'il s'était donné les moyens de ce passage, qu'il avait évoqué ce départ. Mais on a beau faire et dire, on n'enlève pas cet arrachement entre les êtres qui se touchaient quand tout à coup on les sépare. 
La vie, on le sait bien, reprendra vite ses droits et ses exigences. Le soir, une promesse tenue, nous emmenait les deux princesses, le petit chevalier et nous deux déguster une glace au bord d'une rivière. Pour eux, là-bas,  ce sera plus long et difficile.
Déjà il a pris sa place dans les ombres qui se présentent en toile de fond dans nos prières. Une présence bienveillante qui s'installe.
Aujourd'hui sera chaud encore et c'est tant mieux car juillet doit porter la chaleur et on ne saurait lui reprocher. 
Ami qui me lit, je te demande aujourd'hui deux choses : prendre garde à cette chaleur et à ce soleil,  donner à l'eau et au repos leur juste place, et avoir une pensée pour cette famille que tu ne connais pas mais qui a besoin de ces pensées chaleureuse.
Bonne journée. 
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Commentaires
Z
Un beau texte, encore un qui déjà se fait recueil, on dirait.<br /> <br /> Chaleureuses et amicales pensées<br /> <br /> Zénondelle
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et pourquoi ne pas le dire ?
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