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et pourquoi ne pas le dire ?
6 novembre 2015

J'écris parce que j'attends, assis dans le canapé du salon.

J'attends que le jour se lève et que cette lumière attendue me permette de cueillir les olives de mon seul olivier. Cette année, il en est couvert et elles sont magnifiques.

L'année dernière une mouche mauvaise les avait toutes tuées sans pitié.
J'en porterai les quelques kilos ramassés au moulin le plus proche qui m'en donnera quelques litres d'une huile mélangée d'autres olives mais dont je dirai partout que c'est mon huile...parce que c'est vrai.
Ma vie, de pauvre petit homme est semblable à celle de cet olivier. Un jour elle porte tous les espoirs du monde et un autre la stérilité.
J'écris sur ma tablette, assis en face de l'âtre qu'un automne clément ne m'oblige pas à allumer souvent. Un plaid couvre mes jambes et face à moi j'aperçois quelques photos de ceux qui me sont chers. Ils sont là, familiers et entourent un vieux crucifix de cuivre qui porte un rameau d'olivier béni. Ils sont là vivants et morts dans une grande confusion d'âges et d'époques. Leur point commun : ils sont aimés de moi et du fond de mon cœur je me sais aimé d'eux.
J'écris dans le canapé du salon et autour de moi le village et , plus loin, le monde dorment encore. Je suis un veilleur et j'attends le jour. Je pense à mille choses. A mon pays que j'aime et qui vacille, à cet ami à qui on vient de découvrir un cancer et pour qui, maladroitement je vais tenter de prier. Mais qu'est-elle ma maladresse à prier face à la Miséricorde de Celui qui me fait face sur cette croix de cuivre ? 
J'écris dans le canapé du salon. Demain j'irai faire un petit pèlerinage pour remercier de la guérison d'Erwan. Les médecins l'ont dit : le petit homme va bien et je pense avec reconnaissance à ceux qui se sont soucies de lui et même parfois prié pour lui. A ceux aussi qui l'ont soigné et à la grandeur de ces métiers qui consistent à veiller sur les autres. Nous partirons à quatre. Nous en rejoindrons d'autres. Combien ?Je l'ignore. Assez, j'en suis sûr pour une journée de bonheur et de paix partagés. Nous marcherons dans la grande ville aux deux fleuves. Nous partirons de Fourvière où une vieille tante de ma femme vécut et devint sainte, il y a plus de deux cents ans déjà . Nous partirons sous le regard bienveillant de la Vierge d'or qui protège la ville.
Ma vie est comme celle de cet olivier, petite et grande à la fois. Il y a des années  de grandes récoltes et des années plus difficile. Il y a les jours de soleil et des jours de pluie. Elle est comme ceux que j'aime, avec leurs qualités et leurs faiblesses. Elle m'est donnée. Elle me sera reprise. Je ne sais pas quand...ni pourquoi.
Je vais cueillir les quelques olives qui restaient encore lorsque la nuit nous a surpris.
Et la moitié de ce "nous" dort encore dans le grand lit de notre chambre. 
Mon pays est fatigué, abattu, mal servi. Mon Eglise aussi qui doute et tente avec maladresse de rattraper un monde qui veut oublier jusqu'à son existence. Parfois je doute, alors je regarde en face de moi les photos de ceux que j'aime, et un sourire s'installe doucement sur mon visage. 
Le jour est maintenant bien installé. Rester plus de temps à écrire deviendrait peut- être de la paresse si je ne profitais pas de cette lumière. Je sais, je sens qu'il fera beau et j'ai du travail à faire. Je le ferai de mon mieux, c'est à dire de façon très imparfaite. Et ce soir en me couchant j'aurais quelques satisfactions, surisses regrets aussi.
J'écris assis dans le canapé du salon et le jour est venu. Je suis heureux d'être un homme, un mari, un père, un enfant, un ami et les milles autres choses qui font qu'il est doux d'être là.
Bonne journée.

 

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Commentaires
S
Oh pardon "peuvent" et non "peut" ........<br /> <br /> Rien vu ? Oui, j'avais pris soin auparavant de tout cacher dans les feuilles de l'olivier ....!
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S
C'est fou, lorsque je vous lis, à quel point vos mots, votre simple histoire, peut me traverser à chaque fois....!<br /> <br /> Sans doute parce que vos pensées suivent le même chemin que les miennes, comme elles doivent suivre celles de tant d'autres qui se fondent avec paix dans la fragilité des choses .......<br /> <br /> <br /> <br /> Sachez aussi que .....<br /> <br /> vous êtes le bienvenu dans mes allées ...........<br /> <br /> <br /> <br /> Châle-heureuse-aimant : Sabine
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N
Bonjour Mr Jacques, Quel plaisir de retrouver vos écrits pleins de sagesse et de sentiments.<br /> <br /> Je suis ravie que ce petit Erwan puisse profiter de son enfance sans se soucier des seringues et traitements, était-ce sa force, les prières, les pensées positives de diverses personnes, les bons soins des docteurs , qui lui ont permis d'aller bien : peu importe, sans doute la réunion de tout ça, bonne soirée et bon pèlerinage.
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M
Bonne journée Jacques
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C
Il se dégage une paix profonde de ce billet, tout en délicatesse et en belles pensées. On vous imagine si bien devant votre âtre, monsieur Jacques. <br /> <br /> Ma pensée vous accompagne ce matin ou une épreuve difficile m'attend. <br /> <br /> Les grands mystères de la vie sont devant nous et il nous faut les accepter sans les comprendre. <br /> <br /> Belle journée. <br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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