Entre deux...

C'est un temps extrêmement curieux qui règne en ce moment sur notre belle région de plaines. Les eaux des Sorgues redescendent, il fait très doux, presque trop, mais hier main le ciel était sombre et on nous promet de grosses pluies pour bientôt.

J'ai décidé d'utiliser ce temps qui m'est donné d'une facon imprévisible pour marcher un peu plus. Ce n'est qu'à pied qu'on voit chaque parcelle de notre territoire. Je les connais par cœur les chemins de mon village. Depuis le premier jour où je me suis installé, j'ai pris l'habitude de les parcourir dans tous les sens. Mes parents déménagèrent assez souvent comme toutes ces générations de français dont, à une ou deux ou trois générations, les ancêtres avaient quitté les villes pour aller là où leur travail les appelait. Ma mère était des milieux ouvriers du Nord de la France et de la Belgique. Mon père venait des terres d'Auvergne. Nous ne restâmes jamais plus de cinq ou six ans au même endroit. Le temps de connaître, de s'implanter de se faire des amis...puis de repartir ailleurs.

Notre monde est comme ça qui incite au mouvement. On en paie aujourd'hui les consequences. Je rêvais de sédentarité. Je l´ai trouvé ici. Et les enfants du bout du monde aiment cet endroit où ils espèrent revenir un jour.

Ces terrains je les ai parcouru d'abord en courant, puis en vélo avec les enfants. Un jour les enfants partent eux aussi et la course à pied est un peu plus difficile, alors on les sillonne en marchant.

Tres souvent ils m'ont permis de libérer un trop-plein, d´inquiétude, de colère, de rêves (car il faut aussi lire ses rêves à l'aune de la réalité de la terre). Mon village est suffisamment petit pour qu'il suffise de parcourir quelques centaines de mètres pour baigner dans la nature et les champs.

Hier matin était un de ces matins joyeux où la nature vous réserve de belles surprises. Je longeais un petit canal encore gonflé d'eau, lorsque je vis un faisan, à quelques mettre devant moi. Le vent soufflait et je pense qu'il lui dissimulait ma présence. Je pus ainsi me rapprocher de lui. Lorsqu'il s'apercut de la présence, il s'envola, tache lumineuse sur un ciel gris. (Ce n'est pas celui de la photo 😉)

Un peu plus loin je croisais des ouvriers d'une de ces entreprises de travaux publics que je connais maintenant bien. Ils travaillaient sur des chantiers de routes que nous avions décidé d'entreprendre avec la communauté de communes pour, peu à peu, rendre plus faciles les liaisons entre nous. Il y avait là aussi quelques fonctionnaires municipaux. Je m'arrêtai.Nous echangeames un long moment, sur notre chantier, sur le temps, sur mon départ "innattendu", sur l'un d'entre eux, absent, qui venait d'être papa. Bref sur ce qui fait la vie des gens ordinaire. 
Deux  petits bonheurs... en plus de ceux qui m'attendent chez moi chaque jour.

Un chez moi où Noël se prépare dans la joie. Un chez moi où il a fallu que j'imagine une sorte de grand paravent pour protéger la crèche d'une petite chatte trop curieuse qui trouve que tous ces santons ressemblent de trop près à ses jouets habituels.

Hier soir, je savais que la soirée serait plus difficile. J'avais un conseil municipal. un exercice difficile en ce moment. Affronter mes anciens amis, malheureusement pris au piège d'un "groupe" trop soumis au jeu de la manipulation. J'avoue avoir été tenté par le découragement. Mais j'ai toujours l'espoir que d'autres fassent la meme analyse que moi et décident de se regrouper...dans une vraie harmonie.

On ne change pas les optimistes...

Une bonne nouvelle pour notre maison, les nouvelles des enfants,avoir longtempsau téléphone  un fils avant qu'il ne parte encore en voyage, se réjouir de Noël, croire en un renouveau municipal.

...et on dit que le monde n'est pas beau.

...et des amis qui patiemment te lisent avec bienveillance...Qui pourrait dire que le monde n'est pas beau 😉😘😉

Bonne journée, ami lecteur !

 Ps: mon autre blog... « politique » : http://allomrlemaire.canalblog.com/