Mon cher Philippe,

Lorsque j’ai appris ta mort, j’étais dans un des endroits les plus joyeux qui existent sur terre, à la sortie d’une messe de mariage. J’étais bien triste et puis je me suis dit que, si tu avais été là, tu n’aurais en aucune façon voulu assombrir un si beau moment. Alors j’ai d’abord écrit pour parler de ce beau mariage et je prie le Ciel que tu ne m’en veuilles pas.

Certains de nos amis, sont plus âgés que nous, entre la génération de nos parents et la notre. C’est ton cas. Et l’amitié se teinte alors d’admiration et d’envie de ressembler à ces amis là. C’est exactement ce que nous ressentions pour vous deux. Les descriptions que firent de toi ton fils et ton gendre à l’église résumaient à merveille tout le bien que nous pouvions penser de toi. Un double hommage complémentaire et tellement émouvant.

Lorsque nous t’avons connu, ce qui nous a frappé c’était cette ressemblance physique avec un célèbre marin disparu et surtout que tu semblais avoir cette même force de caractère. J’étais à ce moment dans une de ces périodes de vie où tout ne va pas exactement comme on le souhaiterait et où compte beaucoup l’aide discrète de ses amis.

Tu avais à peu près mon âge aujourd’hui (que je considérais alors comme un âge avancé 😉) et ton dynamisme ta capacité à te projeter dans l’avenir aussi bien qu’à te renseigner sur les vies des autres et savoir où tu pourrais les aider.

C’est un bel exemple pour nous que de savoir ta vie pendant tout ce temps qui nous sépare d’aujourd’hui.

Tu appartenais à notre petit cercle de « repas de mecs » qui nous rassemblait pour être ensemble entre hommes  et parler de tout sans aucune autre contrainte que l’amitié et la bienséance. Tu vas nous manquer mais nous espérons tous sentir auprès de nous ta présence invisible.

Bien sûr que nous sommes tristes de ton départ mais la belle cérémonie qui a accompagné ton départ, la cohésion de ta famille, l’amitié et la reconnaissance des prêtres qui étaient là nous ont quelque peu rassérénés.

C’est peut être pour moi le moment de te remercier… de cet exemple. C’est ce que veux faire ce petit billet écrit pour des gens dont beaucoup ne te connaissent pas.

C’est ça la vertu d’exemple : servir à des personnes qu’on ne connaît même pas.

Ce n’était certes pas notre habitude mais je t’embrasse et je te charge, depuis l’endroit où tu te trouves, d’embrasser ton épouse et tous ceux que tu aimes (et ils sont nombreux) de notre part.

À Dieu, mon ami.