Le manque…

Je suis de ceux qui aiment les réseaux sociaux parce qu’ils maintiennent (avec une partie de ceux qu’on aime) des liens de présence. Savoir, même de façon très réduite, ce qu’ils font, ce qu’ils vivent, ce qu’ils aiment, aide à maintenir leur existence. Mais rien ne remplacera jamais la présence, ce besoin fort de l’autre. 

Bien sûr il y a le souvenir…et l’imagination qui permettent de faire vivre l’Autre à ses côtés. Elles sont nombreuses les heures de veille ou de demi-sommeil où ma maison se peuple de ces êtres chers. Je les vois, je les entends, je les touche parfois. Je sens leur odeur, je lis dans leur yeux milles choses. 

Écrire m’aide à les faire vivre auprès de moi.

Dans ce lien étrange de la présence le temps ne comptent pas et les souvenirs n’ont pas d’âge. Ainsi, mesdames vous êtes auprès de moi au meilleur de votre charme et de votre beauté et messieurs au mieux de ce qui vous donne de l’intérêt.

Ma maison, biscornue, est pleine de recoins qui se peuplent ainsi de vous. Depuis l’heure où je me suis levé, je la parcours et la remplis de vos présences. Je ne vous dirai pas qui est à côté de moi en ce moment mais je me régale de son existence. Je la sais là. Elle me raconte le sel de son existence et de bavard je deviens muet. Je suis avide d’écouter.

La prière possède cette même vertu de faire vivre à côté de soi, la personne que l’on désigne. Mais je prie trop peu pour les autres et ceux pour qui je prie sont généralement dans des épreuves difficiles que j’ai peine à imaginer.

Je suis assis dans la pièce que nous appelons « le salon de musique » parce qu’il y a un piano, une guitare et quelques partitions ( et que nous avons trouvé drôle de l’appeler ainsi ). C’est plutôt une antichambre qu’une pièce, au bas d’un escalier. Mais toi mon ami(e) tu passes d’un fauteuil au canapé. Tu t’assieds sur le tabouret de piano, puis sur les marches de l’escalier. Tu te déplaces dans la pièce et je te suis. Ta démarche est celle que tu avais lorsque je t’ai connu. Ton odeur aussi qui te caractérise. Tu regardes tout, les tableaux, les objets. Tu demandes le pourquoi de leur présence. Ils font renaître quelque chose dans tes propos.

Moins je sais de choses de toi, plus l’imagination s’active à les rendre tangibles. Parfois je ne t’ai jamais vu. Je ne te connais que par ta présence ou par ce que j’imagine de ta présence. Je ne connais de toi que ton nom de réseau (qui n’est souvent qu’un pseudonyme) et par ce que tu as bien voulu dire que tu étais, ou que tu aimais.

Il est arrivé parfois que tu t’enhardisses et que tu te fasses mieux connaître. Il arrive (heureusement!) que je te vois aussi « en vrai ». Ça ne me déçoit jamais et les moments de vraie présence sont bien sûr encore plus délicieux.

Pendant que j’écrivais le jour à fini de se lever mais si je vois sa clarté, je ne vois pas encore les rayons du soleil.

Et bien, ami lecteur, en ce moment c’est un peu pareil pour toi. Tu éclaires ma vie mais je ne fais encore que te deviner.

Mais je me dois aujourd’hui encore à milles choses. Nous désencombrons notre maison d’objets devenus inutiles et qui pourront être utiles à d’autres et en même temps je termine de poncer à la main un sol qui prend un nouvel éclat.

J’ai été content de te voir, ami. Reste encore un peu avec moi car ces tâches sont pénibles. Bonne journée. Je t’embrasse.

Comments

[Célestine]

Ce petit fil d'or indicible qui relie les êtres chers par dessus les nuages.

D'une soie indéfectible, qui ne se rompt jamais.



•.¸¸.•*`*•.¸¸☆

[Françoise]

C'est vrai que par l'écriture, les partages, par ce que veut bien nous dire l'autre, nous apprenons à le connaître et parfois à nous y attacher. Il m'est arrivé de rencontrer des personnes connues via nos blogs respectifs, je n'ai jamais été déçue, elles étaient telles que je me les étais imaginées. La magie des échanges, et de la rencontre parfois.

Bonne fin de journée, Mr Jacques et une bonne soirée.