Un repas…

Nous sommes six autour de la table. Cinq sont les « survivants » d’un service que j’avais monté il y a bien des années (et qui font encore partie de ce monde mystérieux qu’on appelle le monde du travail ) et le sixième c’est moi, qui un jour les avait rencontré pour un premier entretien d’embauche qui avait été leur début dans cette société.

Il s’est passé beaucoup de temps. L’idée de cette rencontre m’est venu par les « réseaux sociaux » dont on dit, souvent à tort, tant de mal.

Il n’est plus question de hiérarchie. Je les avais quitté à une époque où je le vouvoyais et où ils me vouvoyaient aussi, où les rapports professionnels étaient encore empreints d’un certain formalisme. Je les retrouve comme des amis que je suis content de retrouver et qui doivent l’être aussi puisqu’ils ont organisé ce repas que rien ne les obligeait à faire.

Nous avons peu de temps : le temps d’un repas, un jour de travail. Nous nous racontons très vite nos vies depuis, nos familles, nos enfants et petits-enfants, la suite de nos vies professionnelles. Je leur donne les raisons d’un départ qui les avait surpris à l’époque.

Nous nous remémorons quelques épisodes de cette époque, avec émotion, sans nostalgie mais plutôt avec un vrai sentiment d’harmonie.

Il y a en moi une très grande émotion qui j’espère n’est pas trop visible et que je dissimule en parlant.

Je mesure la grande chance d’un tel moment et certainement sa rareté.

Dans notre monde bien pessimiste, d’aucuns pensent que le travail n’est qu’une suite de contraintes. Je crois qu’ils se trompent. Il peut aussi y avoir de vrais moments de connivence.

Je mesure la chance que j’ai eu d’avoir choisi des gens de qualité.

Le long week-end de l’Ascension commence. Dimanche, mes petits CM1 du catéchisme seront confirmés et c’est une grande joie pour moi aussi. Je continue de mettre de l’ordre dans mes « greniers » pour libérer la prochaine pièce à entreprendre. Mon jardin potager réclame des soins et nous préparons la maison pour l’été. La vie continue d’être douce.

Je te souhaite un bon (et j’espère, long) week-end. Je t’embrasse, ami lecteur.