Transition
Au temps du premier repos a succédé une longue escapade autour d'un mariage en Touraine qui mérite à lui seul d'être conté...mais ce sera plus tard.
Aujourd'hui c'est le temps du repos, d'une remise en route, seul dans la maison qui se réveille. Ce matin, tout le monde a repris le travail. Il ne reste que trois occupants dans la maison. Pour les princesses et leur maman le départ vers les Amériques est proche, déjà leur papa a rejoint son chantier. Elles attendent le départ avec leur tante préférée au bord d'une plage normande. Le docteur a quitté le mariage en vélo pour rejoindre Londres et peut-être la fin des jeux olympiques. Seuls restent un père, une mère qui est reparti travailler, un élève ingénieur qui pour l'instant, comme son père, travaille à réparer des maisons. L'homme est seul pour la journée sans réel objectif : sortir la maison de sa torpeur, donner un peu d'éclat au jardin, se reposer aussi, peut-être, replonger dans un livre, remettre de l'ordre dans son atelier. Passer quelques coups de téléphone pour d'éventuels chantiers à venir, peut-être aller en voir quelques uns.Reprendre le clavier, choisir ses mots, affuter des phrases, aller chercher au fond de soi les milles images et les quelques idées que ces quelques jours ont fait naître et qu'il faut vite saisir avant qu'elles ne s'effacent. Un peu de place pour du repos, quelques achats.
Cette nuit l'insomnie a retrouvé sa place mais le livre l'a vite chassée. On entend le village qui se réveille, l'angélus qui sonne : il est huit heures. Au bout de la rue, le chantier a repris : une maison que l'on restaure. La maison de Roger, un des santons, parti maintenant à la maison de retraite. Elle sera le lieu de vie de trois nouvelles familles, trois appartements. Pour l'instant, elle est un lieu de bruits joyeux et matinaux. Les merles me volent le raisin sur la treille, mais je n'ai pas le coeur de les chasser. quelques chats étrangers profitant de l'absence du chien qu'ils croient peut-être dangereux (mais s'ils savaient comme il est inneficace en ce domaine !), occupent un peu trop l'endroit mais limitent les audaces de ces voleurs volants. Le potager minuscule a donné quelques tomates. L'herbe n'est pas trop haute.
J'ai relu ce matin les derniers commentaires. C'est vrai que mes propos manquent de couleurs et d'odeurs, comme si le noir et blanc étaient la marque de ce blog. Comme si les nuances de gris suffisaient à son auteur, comme un vieux film muet en noir et blanc. C'est vrai que j'aime tant laisser la place à l'imagination de l'autre et à sa propre création pour colorier cet album d'images.
Mais dans la nuit j'ai questionné mes amis les mots, je leur ai demandé leur avis et ils m'ont répondu qu'ils aimeraient bien que l'on sorte un peu des tiroirs les adjectifs propres aux couleurs et aux senteurs, que cela leur donnerait à eux aussi comme un goût de vacances. alors je leur ai promis que je le ferai.
Alors, ami lecteur, maintenant je te laisse pour un je ne sais quoi, pour un imprévu, pour quelque chose que de toute façon je n'aurai pas imaginé...Un jour de transition.
Bonne journée !